Le Gouvernement a fixé l'objectif ambitieux de porter à 23 % la consommation d'énergie renouvelable d'ici à 2020. Selon un rapport de Gisèle Gautier, sénateur de Loire-Atlantique, remis ce jeudi 20 janvier à Nathalie Kosciusko-Morizet, "cet objectif ne sera pas atteint sans l'exploitation des ressources des océans, qui représentent pour la France un espace immense de 11 millions de km2".
Le rapport, qui s'inscrit ainsi dans la continuité du Grenelle de la mer, insiste sur le potentiel exceptionnel des énergies marines sous toutes leurs formes : hydrolienne, marémotrice, éolienne posée ou flottante, énergie thermique des mers, biomasse marine... Le rapport fait un point sur la concurrence internationale et l'état des filières technologiques. Il propose une stratégie de développement des métiers liés aux énergies marines. En effet, selon le document, sans ces métiers et sans la mise en place de formations adéquates, l'émergence d'une filière industrielle ne pourra pas prospérer.
Les énergies marines constituent aujourd'hui un important gisement d'emplois en exploitation et en maintenance. Le secteur maritime est directement concerné à travers la construction navale, les ports et les services à la mer. Pour le seul éolien offshore, 150 000 emplois pourraient être créés dans l'Union européenne d'ici 2025.
Parmi les propositions de son rapport, Gisèle Gautier a insisté sur la nécessité de lancer au plus vite un appel d'offres pour le développement des éoliennes offshore. Nicolas Sarkozy annoncera ainsi ce matin à Saint-Nazaire les modalités d'un appel d'offres de 10 milliards d'euros pour un vaste projet d'éolien en mer. Cet appel d'offres prévoit l'installation de 600 turbines, d'une capacité de 3.000 mégawatts, dans cinq zones de Saint Nazaire au Tréport. EDF Energies Nouvelles et Alstom ont annoncé s'associer pour y répondre et veulent ainsi participer à la création d'une filière française de l'éolien.
En effet, contrairement à des pays voisins comme le Royaume-Uni ou le Danemark, la France ne possède aucun parc éolien en mer et veut installer 6.000 MW offshore d'ici 2020, soit l'équivalent de la puissance de deux réacteurs nucléaires EPR.
Le rapport de Gisèle Gautier propose également la mise en place d'un plan de formation spécifique, la conduite d'actions de sensibilisation et de communication ou le développement du tourisme " éolien " en mer, à l'image de l'exemple danois.
" Le Grenelle de la mer a montré que les océans représentaient un potentiel de croissance et de création d'emplois exceptionnels. Il est temps pour la France d'investir massivement dans le développement des énergies marines et de créer les conditions d'une "croissance bleue". Avec le deuxième espace maritime mondial, la France doit prendre dans ce secteur la place de leader qui lui revient naturellement " a déclaré Nathalie Kosciusko-Morizet.
Stella Giani
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