Lors d’une conférence de presse tenue, lundi 17 janvier 2011, Mohamed Ghannouchi a annoncé la liste des 19 joueurs du FC d’union nationale convoqués pour la Champions League de transition vers la démocratie
C’était le choc du week-end en Tunisie. le FC peuple avait l’occasion de prendre sa revanche sur FC d’union nationale après un match aller plié sur un but très controversé sur la loi 56 et 57 . Les enjeux étaient simples pour les deux équipes : récupérer leurs places de leader pour FC d’union nationale et dégager le RCD pour FC peuple. Au coup d’envoi, Mohamed Ghannouchi aligne le même onze qui a joué la semaine dernière .
Ghannouchi n’a pas surpris au coup d’envoi en alignant son 4-2-3-1 habituel. A noter néanmoins le retour de Lazhar Karoui Chebbi en défense centrale aux côtés de Laroussi Mizouri Devant, le quatuor offensif reste le même avec Ridha Grira, Ahmed Friaa, Kamel Morjane et M. Moncer Rouissi. Entre les deux, M. Ahmed Néjib Chebbi et M. Taieb Baccouche occupent le milieu de terrain.
Une fois n’est pas coutume dans ce genre de match, la rencontre démarre à 100 à l’heure. Et c’est principalement du fait de FC peuple et ce, en deux temps. Sans le ballon tout d’abord, ils appliquent un pressing très intense pour forcer la démission et récupérer tranquillement le ballon en défense. Lorsque le ballon est perdu, les joueurs les plus proches font le boulot pour tenter de le récupérer… Et comme peuple a pour habitude de jouer dans des petits périmètres, les coéquipiers n’ont pas beaucoup de d'expérience à faire pour venir presser à deux ou trois dans la même zone. Preuve de l’énorme entrée en matière de UGTT.
Sur ce début de match, le peuple a donc le ballon et surtout la domination territoriale. le FC d’union nationale n’a quasiment aucune présence au milieu de terrain. Loin de Marzouki et de son harcèlement constant sur la paire Friaa-Grira, la formation de Ghannouchi patiente. Son credo, ne pas prendre le risque de se faire effacer et couper avant tout les solutions qui s’offrent aux porteurs de balle adverse. C’est ainsi que l’on voit Néjib Chebbi et Taieb Baccouche s’échanger la surveillance des déplacements de Marzouki ou Hama Hamami et Ahmed Ibrahim s’occupant lui de UGTT lorsque celui-ci s’approche à une trentaine de mètres des buts de Ridha Chalghoum. Problème, les créatifs du peuple ne se gènent pas pour permuter ce qui perturbe grandement la première ligne défensive des anciens RCDistes
Complètement dominés dans l’entrejeu, les joueurs de FC d’union nationale vont toutefois se montrer impériaux au moment de jouer les moments décisifs aux abords de leur surface de réparation. Conscients de leurs limites après le début de match , ils vont se replier autour de leurs vingt derniers mètres avec une seule chose à l’idée : ne surtout pas se faire éliminer, quitte à ne pas attaquer le porteur et à lui permettre de frapper au but de l’entrée de la surface. Le but ici est d’empêcher les mouvements dans les petits périmètres, Pas de pressing, pas de solution de ce genre pour le porteur. C’est ainsi que mis à part une frappe de la caravane de la libération après un joli mouvement emmenée par une percussion plein axe depuis le centre du pays .
Outre ces tentatives lointaines, le peuple va aussi tenter de profiter de l’espace laissé libre par les Quatre ministres démissionnaire à 40/30 mètres des buts de La Kasbah pour varier les mouvements. Ahmed Mestiri. s’essaie à une montée pour apporter le surnombre : la panique dans le bloc adverse à ce moment-là prouvera d’ailleurs qu’il aurait été intéressant que l’ancien MDSiste retente ce genre d’entreprise. Mais on assistera surtout à des tentatives de Ghannouchi de passer au-dessus du bloc adverse pour trouver Morjane dans le peu de profondeur restant. Mais n’est pas le duo Xavi – Messi qui veut.
Au retour des vestiaires, la caravane de la libération change quelque peu ses plans et tente d’étirer le bloc de FC d’union nationale à partir du milieu de Kasbah. Pour donner un exemple, la majorité des mouvements de la première période démarrait dans l’avenu Habib Bourguiba . Désormais, ils peuvent aussi être lancées par des passes vers l’intérieur des latéraux pour leurs milieux de terrain qui arrivent lancés. Après Marzouki et Jrad, c’est Tarak Mekki qui se charge de perturber le marquage adverse en décrochant ou en s’excentrant de sa zone habituelle. Le canadien sera d’ailleurs à l’auteur d’une grosse boulette pendant le match: Une bévue qui coûte cher au joueur, qui négocie actuellement une présidentielle . Il peut toutefois compter sur le soutien de ses partenaires.
L’heure des coachs arrive alors et Ghannouchi est le premier à dégainer : Mustapha Ben Jaafar out au profit de personne qui fait glisser Anouar Ben Gueddour sur le côté gauche. Il n’est pas difficile d’expliquer ce changement : la fin du match approche,le gouvernement densifie son axe en faisant reculer définitivement Abdeljelil Bédoui, jusqu’ici en soutien de Houssine Dimassi, et compte sur ses deux ailiers désormais inversés pour combiner avec le membres du syndicat. Quelques mouvements se développent mais rien pour inquiéter vraiment . De son côté, Jrad décide de sortir l’atout la grève des enseignants, qui a déjà roulé plusieurs défenses avec ses rentrées dans l’axe et ses frappes enroulées. sans succès. L’entrée de General Rashid Ammar à la place Kasbah en fin de partie ne change rien à l’affaire non plus, elle n’a même pas mis en danger Ghannouchi derrière.
Conclusion :
Un match parti sur un rythme fou mais qui s’est très rapidement calmé lorsque FC peuple a commencé à rivaliser dans la possession de balle. Les hommes de Jrad étaient venus pour prendre un point, ils ont tout fait pour (défense acharnée et phase de possession sans prises de risque) et ont réussi leur coup. Côté FC d’union nationale, les regrets sont forcément là mais il était difficile d’imaginer mieux : mis à part les frappes lointaines, la plupart des actions dangereuses sont partis de récupérations de balle assez hautes alors que FC peuple se déployait. Il a suffi que FC d’union nationale limite les risques dans cette phase de relance pour éviter cela. A l’arrivée. le point pris satisfera peut-être le FC du peuple en fin de saison, qui sait ?
Après avoir été 10 millions d’entraineurs nous voilà 10 millions de politiciens