Il y a les cèdres, les amandes, le thym et le jasmin.
Il y a la fumée des narguilé et l'encens des églises.
Il y a les palais, les basiliques, les pèlerinages à la famille et à la Vierge Marie.
Il y a les femmes sensuelles, maquillées, rieuses et toujours "trop".
Il y a les taxis qui klaxonnent, les "ya hala" qui résonnent et le kitsch qui détonne.
Mais il y a aussi ce vieux sketch des Inconnus que le site libanais Iloubnan.info nous rappelle avec humour.
Oui, aux côtés des odeurs, des rires et des prières, aux côtés de la beauté sensuelle et spirituelle de ce qui fut un coin de Paradis, Il y a les bombes, les guerres, les menaces, les peines, les peurs et les haines.
Aujourd'hui particulièrement, il y a une menace et des peurs. Il y a des vestes effrayées comme celles de Walid Joumblatt qui se tournent et se retournent pour ne pas subir les déluges des caïds insupportables du Hezbollah et de leur allié de circonstance l'égocentrique Michel Aoun. Il y a un Saad Hariri que certains veulent pousser à fermer les yeux sur l'assassinat de son père Rafiq. Il y a des chrétiens, des sunnites, des chiites qui ne savent plus comment se parler.
Il y a un avenir bien sombre.
Difficile d'en vouloir à ceux qui ont peur de dire la vérité; tout le monde n'a pas une âme de martyre. Mais difficile aussi de ne pas être triste devant le délitement d'un si beau pays qui "fait partie des lieux saints que Dieu aime", comme l'avait rappelé Jean-Paul II à Harissa alors que dans le même temps la Tunisie se réveille.
Alors prions avec cette célèbre demande maronite du VIIe siècle :
"Par l’intercession de Ta Mère, écarte Seigneur, de la terre
et de ses habitants, les coups de Ta colère. Fais cesser les troubles
et les séditions. Eloigne de nous la guerre, le pillage, la famine
et les épidémies. Compatis à notre misère,
console-nous, nous qui sommes malades, secours notre faiblesse, délivre-nous
de l’oppression et de l’exil. Donne à nos défunts le repos
et accorde-nous de sortir en paix de ce monde et nous te rendons gloire
à jamais."
Que Dieu entende la prière de ses enfants et que ses enfants prennent conscience de la prière qu'ils prononcent.