Un commentaire du billet d’avant-hier me disait, en substance: “je vous sens dubitatif, voire déçu par EE-Les Verts, je me trompe? …”
Et je dois reconnaître que ce commentateur a raison: je suis dubitatif, à la limite de la déception, même si je me suis jusque là gardé de dire le fond de ma pensée. Pourtant:
- Je suis persuadé que le combat écologiste est vital pour le moyen terme de la planète et que plus nous tarderons à modifier nos modes de gouvernance et de vie, plus nous risquons des effets de seuil catastrophiques. S’ancrer localement, trouver les moyens de toucher les couches sociales les plus défavorisées, faire entendre un message clair et propre, encadrer les ambitions individuelles, bref en faire, d’abord, une vraie organisation militante où 95% des énergies soient tournées vers la population, me semble d’une urgence vitale pour ce mouvement neuf qui bénéficie, encore d’un fort capital de sympathie. “Penser globalement et agir localement”, jamais ce conseil d’un des trois Prix Nobel français de 1965 (j’ai oublié lequel), ne m’a semblé aussi impératif, tout en sachant que seule une gouvernance mondiale sur ce thème sera satisfaisante.
- Je fais partie de ceux qui ont vu dans le calamiteux Congrès de Reims du PS non pas un accident mais l’aboutissement logique d’une longue dérive qui a vu ce parti se transformer en un syndicat d’élus et aspirants-élus. Si, depuis ce Congrès, M. Aubry s’est astreinte à y mettre un peu d’ordre, les palinodies de Mme Royal, l’épisode G. Frêche et les affaires des Bouches du Rhône m’amènent à penser que l’ordre n’est que cosmétique. Je rajoute que l’espace politique de la social-démocratie s’est tellement retréci qu’elle en vient à n’être plus qu’une légère correction d’ordre moral au capitalisme financier mondialisé.
Europe-Ecologie-Les Verts répond donc, outre la réponse aux défis de la planète, à une énorme demande sociale, à la fois du contenu d’une gauche du XXI ème siècle, résolument ancré dans la justice sociale et l’amélioration de la démocratie mais aussi, une profonde aspiration de faire de la politique autrement, servant au lieu de se servir.
Et donc, tout en étant sensible à l’effort qui est fait nationalement, au vu de ce qui se passe dans le département depuis que j’ai adhéré, et malgré des gens remarquables, de vrais militants, j’ai assisté à tant d’auto-désignations, tant de trucages, tant de tractations opaques, tant de retournements de vestes et vu tant d’appétits que, c’est vrai, je suis au moins dubitatif.
N’ayant, personnellement d’autre ambition que de faire avancer des idées, n’étant candidat à rien, je me donne, avec les quelques amis qui y sont et ceux qui seraient prêts à y rentrer, jusqu’au Congrès prévu en Mai 2011 pour décider si c’est avec ces gens-là que les choses pourront significativement avancer ou si cela ne constitue qu’un syndicat d’ambitions supplémentaire.
- “Surprenante volte-face tunisienne à la mairie de Nice”, Le Ficanas.
- “Sondages volatils à quinze mois de la présidentielle”, Le Monde.