La loi Ciotti, prévoyant la suspension du versement des allocations aux parents des élèves absentéistes entre aujourd’hui en vigueur
Initiée par Éric Ciotti, député UMP des Alpes-Maritimes, et votée en septembre, cette loi prévoit de suspendre les allocations aux parents d’élèves trop absents à l’école. Avec le remaniement et les réflexions relatives au réaménagement des rythmes scolaires, la loi Ciotti n’a toujours pas été appliquée. C’était sans compter sur la détermination du député, qui a rappelé l’Élysée à l’ordre.
Le « cancer » de l’éducation nationale
Nicolas Sarkozy voulait en faire une « priorité absolue », Éric Ciotti a répondu à son appel. 7% des élèves seraient concernés. Qualifié de véritable « cancer » par le Chef de l’état, l’absentéisme sera désormais sanctionné. Interrogé par Le Parisien, Éric Ciotti explique : « Si un enfant dépasse quatre demi-journées d’absence pendant un mois, le chef d’établissement saisit l’inspecteur d’académie qui avertit les parents de l’élève. Si un mois plus tard, le jeune n’est pas retourné normalement à l’école, l’inspecteur saisit la Caisse d’allocations familiales qui coupe les prestations. Et si l’enfant retourne en classe, les allocations reviennent ».
Une application sur mesure
Dans le Parisien, Philippe Tournier, secrétaire général du Syndicat des chefs d’établissement, s’insurge contre cette loi qu’il juge « inapplicable ». Selon lui, « par définition, on se trouve face à des familles très fragiles socialement qui ont perdu le contrôle de la situation. Leur enlever des revenus ne fera pas revenir les enfants à l’école ! En Grande-Bretagne, où ils ont une loi de ce type très dure, ça ne marche pas. Ils ont deux fois plus d’absentéisme que nous ». Il faudrait donc faire du sur-mesure pour que ce dispositif soit mis en place. Mais encore faut-il pouvoir recenser les journées d’absence. Le chiffre a tendance à croître rapidement si l’on comptabilise une demi-journée d’absence quand la première heure de cours est manquée…
De plus, selon Luc Chatel, ministre de l’Éducation nationale et Roselyne Bachelot, Ministre des solidarités et de la cohésion sociale : « L’école ne pourra à elle seule ramener les quelque 300 000 élèves absentéistes (…) Il est primordial que les familles assument pleinement leur autorité parentale ».
Lauren Clerc