"Qu'opposer à ce qui attire l'enfance ? Le silence ? La tranquillité de l'esprit ? L'exquise pénurie qui libérait de tant d'astreintes imposées par le standing des maisons ? Comment défendre ces jours dont il n'y a rien à raconter si ce n'est cette simplification de la vie, non pas choisie mais rendue obligatoire par les circonstances, qui non seulement n'enlevait rien à l'intensité de la joie mais fondait sa naissance ?"
Marie Rouanet raconte une maison - peut-être la sienne - une maison héritée et sommaire, une qui en exige par sa simplicité, son éloignement, son intrinsèque austérité. Peu à peu, à la description des gestes, à l'évocation de l'histoire de cette demeure qu'une ancêtre a patiemment modelée à sa convenance, se mêle un profond bonheur et une réflexion sensible et sage sur notre manière moderne de vivre.
J'ai plongé dans ce petit livre comme on entre dans une maison de vacances pour prendre doucement possession des lieux. J'ai parfois zigzagué au gré de la pensée de l'auteure mais j'ai aimé, énormément, cette apologie du peu, de l'essentiel, du dépouillement, des bonheurs simples.
Cela ressemble à cette mode du Slow Life dont ELLE nous parlait cette semaine. Cela ressemble aussi à ce qu'il devrait nous être permis plus souvent de faire, s'arrêter pour rêver, penser, regarder.
Cela met en valeur l'ordinaire des jours, ou les jours ordinaires, les taiseux, et moi ça me plait bien.
"On ne vit qu'alourdi du bonheur saisi, puis enfui."
Le livre de poche - 5€ - Septembre 2008La lecture de Cathulu, elle tout pleine de réserves... (Merci !)
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