Bon, la métaphore peu paraître étrange, mais c'est un peu ce à quoi je m'exerce, au niveau intellectuel, en ce moment. Étant donné que je me lance, sans frontières, dans une méthodologie expérimentale -douteuse, au moins pour une revue scientifique- et axée sur le processus, il faut que j'apprenne à catcher le rebond. C'est une manière pour moi d'apprivoiser les erreurs de mon parcours et d'apprécier ceux qui m'en font prendre conscience et à qui je dis : "merci pour le rebond", plutôt que "merde, j'ai raté".
"Si ce n'était pas des rebonds, on serait condamné au panier du premier coup donc à la gloire ou à l'échec total!"
Séb C-O'N. (Ex-coach de basket)
"Catcher le rebond" est devenu ma seule véritable exigence académique. Cela se traduit par quelque chose que je proposais dans un billet précédent : être intéressée plutôt qu'essayer d'être intéressante. Réussir du premier coup? Je n'y pense même plus, ça ne m'est pas productif. Car on ne peut tout savoir et on ne peut reprocher à quelqu'un de ne pas savoir quelque chose à moins qu'elle le fasse volontairement. Si cette personne rebondit par la suite sur ce qu'elle "aurait dû" savoir, mais qui ne s'était pas présenté jusqu'alors sur son parcours, cela représente, pour moi, la merveille de la recherche : rebondir sur les autres!
Ce serait très cute si tous les théoriciens rebondissaient sans cesse les uns sur les autres. Un beau party de superballs : pas de paniers, ni d'adversaires. Bon, je rêve, j'aime ça les superballs...