Malgré des personnages extravagants et une pitrerie assumée, Dikkenek se prête sans succès à la comédie débridée. Un film patapouf.
« Soit tu sors soit je te sors mais va falloir prendre une décision », tout le monde connaît la citation de couloirs popularisée sur Facebook. Mais à trop l’entendre, on finit par rejoindre le rang des déçus. De l’oral au film, il y a un vraie fossé, le ton étant très différant et pas aussi jouissif que proclamé. Ceux qui découvrent aujourd’hui le film auront du mal à savourer le célèbre passage, et commencent d’entrée de jeu avec une lourde déception. Quoi de plus frustrant que de ne pas rire au moment souhaité ? C’est pourtant à bras ouverts que l’on va à l’encontre des personnages, stéréotypés à l’extrême mais appréciables. Mélanie Laurent est irrésistible dans le rôle d’une petite coquine mais Miss Cottilard joue malheureusement à ses côtés. En jeune institutrice, la petite Marion ringardise un récit déjà banal.
Alors oui il y a des passages délirants, on retiendra un Jean Luc Couchard nu accroché à un balcon, mais le spectacle ne conduit pas aux éclats de rire attendus. On tient là une belle panoplie de personnages qui deviennent lourdaud, et la boeufferie, à force de s’arrêter aux clichés, se rends vite désagréable. Dikkenek est un film en roue lire qui n’a rien de mémorable, qui s’apparente à un carambolage de mauvaises idées. Handicapé par le vide de son scénario, il s’embrouille dans des gags puérils sans pour autant se vautrer. Difficile donc de lâcher son sourire tant le film prends ses précautions et retient une folie démesurée. Une folie qui aurait pu combler le trou scénaristique et s’avancer aux personnages. Tête de tueur, moustache, pulsions sexuelles, voici les traits de nos protagonistes préférés, JC et Claudy. Ils dynamisent le film mais leur charisme reste superficiel, un beau gâchis quand on sait qu’ils auraient pu devenir culte. Jean Luc Couchard (JC) interprète joliment son rôle mais François Damiens ne suit pas. Un casting inégal pour un film lui même inégal, et bein ça le fait pas. Le réalisateur ira même jusqu’à nous dégoûter en filmant Catherine Jacob, insupportable, et c’est un euphémisme. L’humour plaît seulement si on est relâché, chose qui ne préoccupe pas Van Hoofstadt, construisant son récit comme il l’entends sans trop songer au spectateur. Dikkenek, un film avec des hauts et des bas qui ne prends même pas le temps de dissimuler sa flânerie. À la rigueur…
Dikkenek de Olivier Van Hoofstadt (Fr, Belg., 1h24, 2006)