Toulouse a livré un match plein de courage et de hargne mais a, malheureusement, été battu par une équipe de Wasps, solide sur ses bases et qui a su profiter d’un plus que sévère carton rouge pour Florian Fritz et d’un essai opportuniste dans la dernière minute. Le problème, c’est que cette défaite peut coûter cher pour la suite de la saison. Explications…
Le contre-coup en championnat :
Même si Guy Novès ne s’attendait pas à une partie de plaisir de la part des Wasps, il avait sûrement prévu de gérer son effectif en prévision du prochain match de Top14, dès jeudi prochain. Pour cela, il était certainement prévu de faire sortir un certain nombre de joueurs cadres autour de l’heure de jeu, voire même avant. Patatras ! Le carton rouge de Florian Fritz, et la configuration du match avec une équipe Toulousaine qui tenait le match nul jusqu’à la dernière minute, a complètement bouleversé les plans de l’encadrement Toulousain. Du coup, la fraîcheur physique pourrait faire défaut aux Toulousains au moment d’affronter des Montpelliérains qui ont pu faire souffler leurs joueurs cadres lors des matchs de Bouclier Européen.
Les trois-quarts Toulousains, Poitrenaud, Jauzion, Médard et Clerc, se sont retrouvés obligés à jouer tout le match, qui plus est sur un terrain gras et lourd, donc fatigant. Pareil pour les avants, avec le handicap de lutter à 7 contre 8, après le remplacement de Nyanga par Heymans. Thierry Dusautoir, William Servat, Patricio Albacete et Census Johnson ont dû se multiplier dans un match très physique, où le combat a été intense. Résultat, le talonneur et le pilier droit Toulousains ont quasiment joué la totalité du match et le capitaine de l’équipe de France et le 2ème ligne Argentin sont restés, sur le terrain, jusqu’au bout. Autant dire que l’ossature de l’équipe doit être bien fatiguée en ce début de semaine. Pas question pour autant de se reposer, le match contre Montpellier, 3ème du championnat, arrive dès jeudi.
Connaissant Guy Novès, au moment de composer son équipe pour une telle rencontre, il va composer la meilleure équipe possible et ne mettre aucun de ses cadres au repos, et ce, d’autant plus qu’arrive, ensuite, la trêve internationale. L’entraîneur des champions d’Europe voudra se mettre à l’abris avant d’attaquer une période toujours compliquée pour Toulouse, qui ne pourra plus compter sur ses joueurs internationaux pendant quasiment 7 semaines, alors qu’il y aura 4 journées de championnat. L’avance que le Stade Toulousain aura, jeudi soir, risque ensuite de fondre comme neige au soleil. Il est donc impératif de l’emporter cette semaine. Du coup, malgré la fatigue, les Skréla, Poitrenaud, Jauzion, Clerc, Dusautoir, Albacete et Servat démarreront certainement le match, ou interviendront comme impact player en 2ème mi-temps. C’est risqué, car ces joueurs n’auront pas totalement récupéré de l’intensité imposée par les Wasps, mais c’est la loi du rugby français. Je ne veux surtout pas jouer les mauvais augures, mais, d’un coup, le risque de blessure a grandement augmenté pour ces joueurs…
H Cup : Un quart de finale beaucoup plus compliqué.
En perdant à la dernière minute, les joueurs Toulousains voient leur avenir Européen se compliquer sacrément. Au lieu de recevoir, devant son public, Toulon, un novice à ce stade de la compétition, les Toulousains vont se déplacer à Anoeta, pour rencontrer des Biarrots revanchards de leur défaite en finale, l’an dernier. D’un coup, le challenge n’est plus le même. Même si Toulouse a, bien sûr, tous les atouts pour passer l’obstacle Basque, le piège qui se présente n’est pas sans risque.
Par rapport à l’an dernier, Biarritz a renforcé le côté droit de sa mêlée, avec l’arrivée de Sylvain Marconnet, et semble s’être trouvé une nouvelle dynamique, avec la montée en puissance des Lakafia, Lauret, Tranier, Heylett-Petty, le retour en forme de Marcelo Bosch au centre, en plus des Balshaw, Traille, Thion, Lund brothers, Ngwenya et de l’indispensable jeu au pied de Yachvili. Même si le jeu Biarrot n’est pas au-dessus de tout soupçon, la dimension physique de cette équipe et sa gestion des matchs fait d’elle un adversaire toujours périlleux à rencontrer. Le sort de Toulouse en Coupe d’Europe s’est, cette saison, peut-être joué lors de la dernière minute de son dernier match de poule. Ce serait cruel, mais c’est la loi du sport de haut niveau.
Et si le grand perdant était l’équipe de France ?
Toulouse a un seul match à assurer avant une semaine de vacances qui sera bien méritée. Par contre, pour les joueurs internationaux, le rythme continu. Ceux-ci seront en stage pour préparer le Tournoi avec un entraîneur, Marc Lièvremont, qui voudra reprendre en main son groupe et marquer son autorité. Du coup, il faut s’attendre, entre dimanche et mardi prochains, à quelques séances musclées qui vont encore tirer sur les organismes Toulousains. William Servat, Thierry Dusautoir, Clément Poitrenaud, Yannick Jauzion, David Skréla, Vincent Clerc, Maxime Médard risquent d’avoir les jambes lourdes au moment de rejoindre l’équipe de France et, pire même, au moment de démarrer contre l’Ecosse pour ceux qui seront sur le terrain.
Il est cruel de voir que Marc Lièvremont a retenu peu de joueurs Toulousains en novembre, au moment même où ceux-ci atteignaient un pic de forme et que, maintenant qu’ils pourraient connaître un passage à vide, il les a presque tous sélectionnés. Espérons que le travail de foncier réalisé dans le club permettra à ces joueurs de récupérer suffisamment pour passer une période compliquée à gérer quand les 3 objectifs de la saison, Top14, HCup et équipe de France, s’entrechoquent en aussi peu de temps. L’équipe de France et Toulouse en auront bien besoin…
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