Premier album du quintet new-yorkais, le succès commercial et critique a tout de suite été là. La date de sortie de Is This It parle d’elle-même : 11 septembre 2001. Ce disque qui sonna au début des années 2000 le retour du rock des années 60-70 et est resté depuis comme précurseur de ce renouveau est en plus sorti à une date majeure de l’Histoire, notamment de celle de la ville des Strokes. Ainsi, le titre « New York City Cops » sera rapidement « évincé » de la liste, puisqu’il s’agira après la catastrophe de ne pas saper le moral. Certains y verront un signe de la censure très présente aux Etats-Unis, de la même façon que la version américaine possède une pochette alternative à celle qui aurait dû l’être pour tout le monde, la nôtre : cette photo d’une main féminine gantée de cuir posée sur une hanche totalement nue. Il est vrai que le nom du groupe ajoute à l’expressivité de la pochette.
Tout rappelle d’entrée la musique rock passée, mais sous la forme de nostalgie, donc d’un hommage ou d’une sorte de retour aux sources. Un retour aux sources synonymes de retour à l’essentiel, à savoir la musique. Exit la surproduction des morceaux et toutes ses possibilités de bidouillages en tout genre. La musique est épurée, voix et instruments formant à la fois le cœur et le corps des onze titres.
« Is this it » est un titre très posé, presque slow de par la lenteur de la composition. « The modern age » se réveille et propose un rock plus vivant, agité même, dans lequel la voix de Julian Casablancas accentue parfaitement l’ensemble. À mis chemin entre les deux premières compositions, « Soma » continue à distiller le rock de plus en plus entraînant des Strokes. Aucune baisse de régime sur « Barely legal », « Someday », « Alone together », « Last nite », « Hard to explain », « New York city cops », « Trying to save your luck », « Take it or leave it ».
Les White Stripes ne doivent pas être oubliés quant à cette démarche qui a permis de redécouvrir le bon son rock d’antan. Mais les Strokes sont devenus cultes, avec Is This It, album qui demeure l’un des piliers de la musique des années 2000, et très peu d’artistes ont seulement le talent de lui faire de l’ombre. Il faudrait prendre Kid A de Radiohead pour peut-être seulement y parvenir… Vous avez le droit de ne pas aimer, de ne pas comprendre, mais cet album est et restera culte sans vous. Il est « à prendre ou à laisser. » La voix, la musique, la pochette : tout était là pour que la claque soit mémorable. Is This It devrait être une question, mais ressemble à une réponse, et il forma à lui tout seul un nouveau mouvement. Et quel joli mouvement ! À bon entendeur…
(in heepro.wordpress.com, le 24/01/2011)