Auguste Reynier, né en 1849, homme d'affaires grenoblois, se lança tardivement dans l'alpinisme. Avec ses guides favoris, Joseph Turc et Maximin Gaspard, il s'engagea dans des voies nouvelles dans le massif des Ecrins. En effet, après la conquête de tous les sommets par les voies devenues “normales”, vint le temps de la recherche de nouvelles voies, souvent dans les autres faces des sommets, toujours plus difficiles que la “classique”. Cette recherche a marqué une nouvelle étape dans l'histoire de l'alpinisme. Dans le massif des Ecrins, Auguste Reynier a été un des pionniers de ce nouvel alpinisme, en particulier en ouvrant la voie qui porte son nom dans la face sud-est de la Barre des Ecrins en août 1893 (il avait 44 ans !). Pour donner la mesure de l'exploit, rappelons qu'il faudra attendre les frères Vernet pour qu'une nouvelle tentative soit réussie en 1924. Comme il était d'usage à l'époque, il donna une relation de chacune de ses premières dans des revues d'alpinisme. Il en avait été fait des tirés à part, sous forme de petites plaquettes. Le style des textes est sobre, loin d'un certain lyrisme qui était parfois de mise à l'époque. Il adopte volontiers un ton légèrement ironique et modeste, donnant presque une impression de facilité de ces premières pourtant difficiles et ambitieuses. Avec Auguste Reynier, il semble presque naturel de s'attaquer à la face sud-est de la Barre des Ecrins. Auguste Reynier meurt en 1929. Pour rendre hommage à l'homme et à ses ascensions, les éditions Didier & Richard de Grenoble rassemblent 5 récits de ses ascensions les plus marquantes, sous forme d'un ouvrage publié à petit tirage (150 exemplaires !) sur un beau papier Pur Fil de Lafuma. C'est un de ces rares exemplaires que je présente aujourd'hui (l'exemplaire n° 3).
Il est illustré de 4 planches photographiques, reproduite en héliogravure, qui ne sont malheureusement pas légendées. Il ne fait aucun doute que la première planche (en frontispice) représente Auguste Reynier. Elle donne un image de l'homme bien éloigné de l'idée que l'on peut se faire de quelqu'un qui a affronté quelques unes des voies parmi les plus difficiles du massif des Ecrins.
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