deFrédéric Barbier
Le séminaire qui vient de se tenir à Munich (dans le cadre d’unprogramme EurolabLille/Munich) envisageait une problématique très originale: il s’agissait de voir dans quelle mesure le changement de média, en l’occurrence le passage du manuscrit à l’imprimé aux XVe et XVIe siècles, a pu jouer un rôle sur la plan de la fixation de la langue écrite, et pour la promotion des langues vernaculaires. Part ailleurs, la perspective comparatiste, surtout franco-allemande, dominait les débats. Si la thématique de la «langue imprimée» a été prise en compte par un certain nombre de contributions, c’est donc la philologie qui, à Munich, était à la base du travail.
S’agissant de fixation et de normalisation, les constatations sont tangibles: le discours imprimé est effectivement peu à peu normalisé quelques générations après l’apparition de l’imprimerie. Nous savons le très grand nombre de textes et de publications qui, par exemple en France dans les premières décennies du XVIe siècle, abordent la question de la fixation de la langue vernaculaire, réfléchissent sur son enrichissement et sur son statut, traitent de son orthographe et de sa «mise en texte», etc. Mais il reste, à notre sens, à développer réellement l'approche comparatiste, ainsi qu'à construire le lien qui serait susceptible, par hypothèse, d’articuler le basculement d’un média à l’autre (du manuscrit à l’imprimé) avec le changement de rapport à la langue écrite –et désormais imprimée.
Cliché: la Bibliothèque de l’État de Bavière (Bayerische Staatsbibliothek), cliché F. Barbier.
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