Christine Lagarde va ouvrir dans les prochaines semaines «le grand chantier de l’immobilier en France» comme elle l’a annoncé lundi dernier. Ce chantier réunira les professionnels de la filière et mobilisera tous les ministères concernés, du logement et de l’écologie jusqu’aux Finances.
Il était temps. Les chiffres spectaculaires de hausses des prix sur l’année 2010 (près de 20% à Paris selon les statistiques des notaires) montrent qu’il est inutile d’aider les acquéreurs lorsque le marché est confronté à une pénurie de produits disponibles. La baisse des taux d’intérêt ne conduit alors qu’à alimenter la flambée des prix. À cet égard la réforme du prêt à taux zéro, dont les crédits budgétaires prévisionnels ont été doublés en 2011, risque elle aussi de provoquer des effets pervers. Non content d’entretenir la bulle immobilière dans les marchés tendus, il y a de fortes chances pour qu’elle contribue à la déflation du marché dans les zones déprimées : on y encourage la construction neuve, alors que le parc de logements anciens est déjà plus que suffisant.
À cet égard, mieux vaut se méfier des statistiques nationales de construction de logements neufs. Les ministres en font en effet leur étendard, alors qu’elles ne tiennent pas compte des besoins réels très différents selon les communes. Les aides fiscales à l’investissement locatif ont trop souvent conduit à l’édification de logements qui ne peuvent trouver de locataires dans des lieux où les besoins sont déjà largement pourvus. À cette réserve près concernant leur véritable portée, il faut malgré tout constater que les chiffres de la construction ne sont guère satisfaisants. Après s’être établis entre 400 000 et 450 000 l’an en 2006 et 2007, ils sont tombés aux alentours de 320 000 depuis 2008 et ils peinent aujourd’hui à redémarrer.
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