2011 : Et toi, tu as combien de bateaux ?

Publié le 23 janvier 2011 par Eleonorekong
Trèèès en retard, je ne reviens pas avec de bonnes résolutions mais avec quelques interrogations qui me suivront je crois en 2011 !!

Conversation quelque part sur l'eau et sous le soleil : après l'inévitable "Where do you come from ?" survint une question des plus surprenantes : "Tu as combien de bateaux ?"  Avouez que ça change de l'éternel "Et vous faites quoi dans la vie ?" des dîners parisiens, qui sert à mesurer le niveau de vie et de culture de son interlocuteur. Personne n'osera vous demander votre salaire mais il est nécessaire de situer l'autre dans le monde. Cette impulsion humaine, de chercher à placer chacun à sa place, serait-elle universelle ?
Elle révèle en tout cas les leviers culturels dans laquelle nous vivons. Pour les boatmen de la mer d'Andaman, la réussite personnelle et sociale se comptent en bateaux. Un bateau est un trésor si vous vivez dans des îles. Sans bateau, vous dépendez des autres pour vous déplacer, trouver votre nourriture. En restant sur votre île, vous pouvez bien sûr vendre des noix de cocos ou récolter le caoutchouc mais votre activité restera limitée : dès que l'activité se fait commerce vous vous trouvez d'emblée en dette envers le transporteur. Si vous posséder une petite flotte, vous êtes le roi du monde.
Chez nous, c'est par le travail que nous définissons notre identité sociale. Qu'advient-il dès lors de ceux qui ne travaillent pas ?? Les activités amateurs sont très peu considérées, peu ou pas rémunérées, alors que leur utilité sociale est importante. Vous verriez-vous répondre au fameux "Que faites-vous dans la vie ?" "Je fais de l'aquarelle" ou "je fais des enfants" ?? La prochaine fois, promis, je répond "Non, je n'ai aucun bateau...".
2011 sera encore une année de changement et de remise en question pour les marketeurs de tous les pays. Malgré la reprise, des difficultés sont encore en vue pour les marques et il s'agit de se poser les bonnes questions, parfois de voir les problèmes sous un nouveau jour voire d'oser changer de paradigme... Après la tempête, comment reconquérir la confiance des consommateurs, toujours plus méfiants, plus exigeants, plus dispersés ??