Kingdom Hearts : Birth by Sleep

Si après avoir lu mon jeu de mot pitoyable dans l’extrait de ce test, vous avez tout de même décidé de cliquer pour passer à une lecture plus approfondie, c’est que vous avez déjà du courage. Et bien, jeune lecteur, te voilà dignement récompensé puisque tu auras le droit à mon illustre avis sur le très attendu épisode PSP d’une saga que j’affectionne (ou plutôt affectionnais), j’ai nommé Kingdom Hearts. Le mélange Square/Disney nous laisse-t-il toujours sous le charme ? Pas si sûr…

Graphiquement, ca envoi quand même sévèrement !

Tout d’abord, pour éviter les mails d’insultes et autres révoltes de fans en colère, je tiens a dire que j’étais, il n’y a pas si longtemps, un grand fan de la saga Kingdom Hearts. Les deux premiers opus (dont je ferai les tests quand les journées feront 30h) sont pour moi de très grands jeux de la PlayStation 2, et ce n’est pas mince affaire d’attirer mon attention sur une console avec une ludothèque aussi fournie, surtout en RPG japonais. Pour autant, déjà un peu déçu par l’épisode Nintendo DS, mon amour pour la série a commencé à en partir après quelques heures sur ce nouvel opus Birth by Sleep. Au début, on ne peut qu’être sous le charme. Techniquement, le titre place la barre très haut, comme toujours chez Square-enix. On retrouve des personnages très bien réalisés, avec des animations faciales toujours aussi variés et impressionnantes pour de la portable. Les décors sont aussi plutôt vastes et fournis. On peut également noter que le jeu est installable sur la console, ce qui réduit nettement les temps de chargements et autres petits désagréments. On note quand même qu’a chaque fois que l’on veut lancer le menu du jeu pour customizer son personnage, un léger temps de latence est présent qui, à la longue, devient assez rébarbatif. Mais ce n’est qu’un détail. Par contre, cette réalisation a forcement un prix. Un prix assez lourd puisqu’on remarque lors des combats où trop d’effets sont présents que des lags apparaissent de façon parfois assez intensive. Un problème de taille dans un jeu en temps réel ou le timing est de plus très important. Le pire, c’est que plus on avance dans le jeu, plus les boss sont impressionnants et forcement, plus le lag est présent pendant certaines phases de combats (phase dans lesquels votre timing d’esquive est également primordial). On aurai aimé un jeu légèrement moins impressionnant mais plus stable.

Nos trois héros déjà semi-suicidaires

Tant qu’on est dans les défauts, autant en remettre une grosse couche ne parlant du scénario. Alors je pense exprimer un ras le bol général en disant que je n’en peux plus des héros stéréotypés, adolescents avec des très gros conflits internes. Pour vous résumer l’histoire rapidement : Aqua, Ventus et Terra sont des super bestfriends forever. Terra se fait méchamment recaler au test de Keyblade Master. Aqua est reçue avec succès. Ventus, lui, ne sert pas a grand chose pour le moment. Alors forcement, gros problème d’égo, Terra décide de fuir pour oublier son humiliation. Ventus par a la recherche de son copain ténébreux alors qu’Aqua s’en tape le coquillard grand format. Le principe de narration du jeu est que l’on joue les trois scénarios avec chaque personnage à tour de rôle dans trois campagnes distinctes. Sur le papier, l’idée est plutôt intéressante. Le problème vient du fait que le scénario n’a absolument aucun intérêt. Alors que le premier épisode restait assez « niais » mais proposait tout de même une intrigue relativement simple et donc peu intrusive, le second épisode mettait en place de nouveaux personnages et approfondissait l’univers en y apportant une touche assez profonde et une narration assez exemplaire, surtout dans la première partie du jeu. Et bien là, on revient en arrière avec des cut-scenes qui s’éternisent pour ne rien dire. Des personnages plats, un méchant que l’on voit au bout des premières minutes de jeux sans le moindre doute… J’en passe et des pires. De plus, les éléments apportés à l’univers KH sont parfois difficilement compréhensibles. On retrouve par exemple des sortes de planches de surfs volantes et des héros en armures. Un univers futuriste qui vient s’imbriquer difficilement dans l’univers enchanteur de Disney. Voilà mon ressenti sur l’ambiance de cet épisode. Non maitrisé, un peu bâclé et qui ne sait pas ou il veut en venir. Une énorme déception. On remarque également que l’univers Disney est de plus en plus anecdotique alors qu’il était très présent auparavant. Ici, les mondes se survolent assez vite et l’intrigue générale oublie presque toute la mythologie, seul Mickey arrive a se frayer une petite place.

Le surfeur d'argent n'a qu'à bien se tenir...

Enfin pour finir, je vais quand même être honnête et relever les gros points forts du jeu. Hormis sa réalisation, graphique comme sonore (Yoko Shimomura toujours aux commandes), le jeu possède de très gros atouts pour séduire le public. Comme dit plus haut, trois scénarios sont disponibles et tous les trois très longs et fournis en petites quêtes annexes. La durée de vie du titre est donc exemplaire. De plus, un mode arène est disponible pour affronter ses amis ou progresser a plusieurs. Un a-coté très appréciable qui saura séduire les fans du système de combat du jeu qui ne cesse de progresser. Il faut bien le dire, Square-enix arrive a faire avec Kingdom Hearts : Birth by Sleep un des action-RPG les plus intenses et les plus funs. Le système de combat est enrichi par l’arrivé des jeux de commandes qui permettent de personnaliser son roaster de coups spéciaux et même débloquer des finish moves et autres furies. Au final, plus on progresse dans le jeu, plus les combats deviennent intenses et précis (dommage pour le lag…). On peut difficilement se plaindre sur ce point tant le titre est soigné. Seul petit bémol, des commandes sont cachées dans un mode de jeu « chasse aux commandes », sorte de Mario Party-like. On regrette un peu de devoir passer beaucoup de temps à faire des parties assez longues qui tranche avec le rythme plutôt bien géré du titre. Encore une fois, c’est un détail et ce n’est jamais obligatoire dans le jeu. Vous pouvez très bien vous en dispenser.

Pour résumer : Kingdom Hearts : Birth by Sleep est un bon jeu mais un RPG assez plat. La faute a un scénario sans intérêt et même agaçant et à un mythologie qui s’essouffle et se perd dans le mélange des univers et des références. Si vous cherchez a vous plonger dans un jeu profond qui vous tiendra en haleine et vous transportera, vous risquez de prendre une légère douche froide. Cependant, une fois passé outre, on peut apprécier les qualités indéniables du titre. Un retour donc en demi-teinte. Il faudra attendre encore un peu pour redorer le blason du RPG japonais…

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