Peut-être une des plus belles chansons de Björk, et une vidéo...

Publié le 23 janvier 2011 par Mmepastel

Peut-être une des plus belles chansons de Björk, et une vidéo complètement envoûtante.

Je me souviens avoir lu dans Les Inrocks, en 1997, une interview qui m’avait fortement marquée. Elle y parlait de son disque (Homogenic), et de son pays. Voici quelques extraits :

Une musique comme un paysage :

L’idée était de faire une musique qui se fonde dans le paysage islandais, une musique à cordes typiquement islandaise. Ce qui est une gageure, car une telle chose n’existe pas : il n’y a pas de musique islandaise, elle est sous influence étrangère. L’identité islandaise, on la trouve dans la littérature. Mais là, dans un studio espagnol, ensemble, nous avons tenté de créer une musique islandaise. Parfois, Deodato me laissait diriger l’orchestre, c’était magique. Quand il me sentait en difficulté, il rattrapait la baguette. A chaque fois que je les entendais jouer, je pleurais. Mes rêves les plus ambitieux devenaient, sous mes yeux, une réalité. Souvent, je me demande pourquoi j’aime autant les cordes  peut-être représentent-elles le système nerveux de la musique. Je suis certaine que ces cordes de boyaux font vibrer les nerfs, qu’elles les font fondre. Voilà pourquoi les cordes sont tellement utilisées dans les musiques de film. Ma théorie, pour Homogenic, était de faire un disque d’anatomie : le système nerveux est représenté par les violons ; les poumons et l’oxygène par la voix ; le coeur par le rythme.”

Les islandais sont des artisans :

Ça vient du désir profond d’être autarcique, de ne rien devoir à personne. Il y a quelques années, les Nations unies ont commandité une enquête à l’échelle mondiale sur les caractères propres à chaque nation… Les conclusions étaient inquiétantes pour la santé mentale des Islandais. A la question ”Etes-vous heureux ?”, tous ont répondu férocement ”Ouuuuuiiiii.”“En quoi croyez-vous ?  En moi, uniquement.” Les autres pays ont répondu Allah, Bouddha, Jésus. Mais pas les Islandais. Ici, quand notre voiture est en panne, on la répare nous-mêmes. Quand on a envie d’une jolie robe, on la confectionne soi-même. Quand on a envie d’entendre une pop-song, on l’écrit soi-même. Ce n’est pas un goût du risque : c’est juste que l’on sait que personne ne viendra nous prendre par la main. C’est pour ça qu’il y a tant d’artistes en Islande. L’art n’est pas réservé à quelques heureux élus, placés sur un piédestal. Par exemple, mon grand-père fabrique des cheminées. Quand on se voit, il apporte toujours des photos de ses dernières créations ; en échange, je lui fais écouter mes chansons. Ça nous met immédiatement sur un pied d’égalité. Ma grand-mère peint, elle part parfois plusieurs semaines toute seule dans les plaines de lave, ma mère est férue d’homéopathie et enseigne l’haïkido aux enfants  qu’importe le métier, le principal est d’acheter son indépendance.”