Toujours lors du même interview, elle disait des choses très belles sur son fils :
“Je suis fière de mon pays mais je n’y vis jamais. J’adore cette contradiction, c’est stimulant. Mon fils n’arrête pas de me le dire : ”Maman, il te manque toujours quelque chose pour être heureuse.” Cette insatisfaction est très romantique, elle me pousse en avant. (…) Je vais d’un extrême à l’autre. Je peux être terriblement tatillonne et domestique, cuisiner et bricoler pendant des heures. Et ensuite, je prends des risques inconsidérés aussi bien dans ma vie sentimentale que dans des domaines plus terre à terre. J’ai besoin, chaque jour, de me tester, de me prouver que je suis toujours en vie. Car jusqu’à l’âge de 27 ans, j’ai vécu entourée de près par une famille incroyablement attentionnée et très soudée. Par exemple, lorsque j’organise une soirée d’anniversaire pour mon fils, le strict minimum de gens de ma famille invités est de cent personnes. Ce sont mes intimes. J’aime pouvoir me reposer sur cette sécurité et, en même temps, j’adore sauter du haut d’une falaise dans la mer. C’est pour ça que je respecte tant les choix de mon fils, car je sais qu’il n’y a pas une façon de vivre et je fais confiance en son instinct. Depuis qu’il est petit, je lui ai toujours laissé le libre arbitre : il mange ce dont il a envie, porte les vêtements qui le tentent. Lui et moi, nous sommes le jour et la nuit : il est très calme en public et surexcité à la maison exactement à l’opposé de moi. Il est la seule personne qui m’ait supportée si longtemps, qui soit capable de vivre avec moi onze années d’affilée. C’est peut-être la seule solution pour quelqu’un dans ma position : avoir un fils plutôt qu’un copain (rires)…”
björk and sindri (photo: juergen teller)