Le conducteur d'une locomotive à vapeur (seule technologie autorisée par la toute-puissante Eglise catholique), la Lady Margaret, tente de rentrer chez lui avec son chargement. Mais pour ce faire, il doit traverser les landes désertes de cette Angleterre de 1968 où les Routiers pillent les convois...
Point de divergence : et si en 1588 la Reine Elisabeth I avait été assassinée à
Dans ce recueil, l'auteur anglais imagine donc un monde qui ne serait pas dominé par les anglo-saxons, Anglais en tête (dans un premier temps tout du moins, remplacés par les Américains au XXème siècle), qui, au fil des siècles n'ont eu de cesse de développer la technologie. On en est tous les témoins au quotidien. Le
Ainsi, dans l'Histoire telle qu'on la connait, la victoire anglaise de 1588 (aidée il est vrai par les éléments) a largement contribué à l'essor du capitalisme en Europe, et partout dans le monde par la suite. Contrairement aux anglo-saxons qui sont majoritairement protestants, le monde catholique a toujours mis sur l'argent un tabou puissant. Avec cette victoire espagnole, et au final papale, un coup de frein puissant a été donné au développement du capitalisme et de la technologie qui en découle. Ainsi, en cette fin de XXème siècle, le moteur a explosion est quasi-inconnu. Seule la vapeur, tout juste tolérée par le pouvoir papiste, permet de se déplacer à "grande vitesse". Les messages sont envoyés à l'aide de sémaphores (la nouvelle Le Signaleur est à mon goût la meilleure du recueil). L'Angleterre est redevenue une société féodale moyenâgeuse.
Bref, en sept nouvelles, Keith Roberts parvient de façon assez saisissante à nous faire entrer dans une société telle qu'elle aurait pu être. Même si la qualité des nouvelles est assez inégale (du pas mal au excellent), si vous aimez l'Uchronie, voici bien une lecture incontournable !
note :
A.C. de Haenne