Faut-y être con ! L’électeur lambda qui fera la démarche de s’inscrire pour voter aux primaires socialistes va être “fiché”… Selon ce que je lis sur Le Figaro Un élu UMP conteste les primaires du PS devant la Cnil ce serait pour Arnaud Julien - conseiller municipal d’opposition à Montpellier - un «intolérable fichage politique». Bigre ! Son avocat, Me Jean Marc Maillot, se fonde sur l’article 8 de la loi informatique et libertés de 1978 qui «interdit de collecter des données à caractère personnel faisant apparaître les opinions politiques des individus, sauf consentement explicite des intéressés».
Or, lors de l’ouverture du scrutin, tout citoyen inscrit sur les listes électorales — y compris les mineurs qui auront 18 ans au printemps de 2012 — pourra prendre part au vote. Les seules conditions prévues consistent à payer un euro et à signer une charte marquant son adhésion aux «valeurs» de la gauche.
Selon Arnaud Julien, «les personnes qui signent la charte vont faire l’aveu d’une orientation politique (…) et sur la base de cette orientation, ils vont être fichés sans même en être informés et sans avoir donné leur accord préalable». Selon l’élu UMP, le PS conservera ensuite précieusement les noms et les coordonnées de ces sympathisants et «concentrera sur eux ses efforts de communication politique».
Vous pensez bien que la vertueuse UMP se garderait bien de conserver les données de ses sympathisants quand il font par exemple un don à ce parti ou signent une pétition.
C’est un pur procès d’intention.
D’abord, parce qu’il ne s’agit pas d’enregistrer les opinions publiques de l’Amicale des chasseurs de Trifouillis-les-Oies mais d’une démarche politique que des sympathisants socialistes ou n’importe quel citoyen qui souhaite participer au choix du candidat du Parti socialiste effectueront en pleine connaissance de cause.
Et qu’ensuite, la CNIL – qui aurait été saisie par le Parti socialiste sur le sujet – a précisé dans une recomman-dation du 5 octobre 2006 qu’elle demande aux partis politiques d’informer les individus qu’ils sollicitent de la finalité de la collecte des informations personnelles, les partis politiques étant également invités à leur faire connaître les destinataires du fichier ainsi que les modalités d’exercice du droit d’accès, de rectification et de radiation.
Il me paraît bien évident que le Parti socialiste ne prendrait pas le risque de se mettre en contradiction avec la loi et que toutes les formes seront scrupu-leusement respectées. J’aimerais bien que l’on m’expliquât pourquoi un obscur élu de l’UMP entame ce combat d’arrière-garde. S’il cherchait à faire parler de lui, il a bien évidemment gagné mais s’il pensait faire preuve d’une quelconque intelligence, c’est raté