Je republie ce poème parce qu'un fâcheux, qui veut compter les "e" muets que j'élide, en critique la forme. La prononciation usuelle me semble nécessaire.
Ce double sonnet correspond aux amours humaines habituelles, ordinaires, vulgairement "poétiques" et "métaphysiquement " impérialistes. De ces amours convenables dont on parle si bien en régime libéral. Mais il convient aussi à "l'amour universel" des mystico-cuculs qui nous l'infligent constamment. C'est l'amour injurieux des parasites gluants:
I.
Ta gueule, ô pauvre groin qui me parle d'amour!
Pithécanthrope obtus à la graisse de fayot,
Faux semblant d'intrinsèque au gros coeur quasi-bio
Ta flamme me débecte, tire-toi d'alentour!
Le sentiment gnangan ne t'es utile que pour
Baver les flatulences d'une âme de corbeau
Cherchant la réciproque, dominant à gogo
Parce qu'il faut aimer comme on le dit toujours!
Infliger cet affect est pire qu'humiliant
Quand il vient d'un expert du frémissant gnangnan,
Va te laver le coeur car il, pue comme un pied,
Un vrai pied bête et con randonneur, marinant
Dans de vieux godillots à ton coeur ressemblant:
Ton amour de débile ne pourrait que me tuer!
II.
Continue de baver l'amour sans risque odieux!
Celui qui rapetasse les âmes enrubannées,
Les coeurs que l'on confit jusqu' aux grandes nausées
Comme de gros oeufs de Pâques au chocolat douteux .
Moi je suis dans le sang, le jeu miraculeux,
Du brutal aujourd'hui et des viandes avalées,
Du regard trop brillant et des pulsions carnées
Le désir crée l'amour et ça commence au pieu!
Alors, ton amour con qui tue l'autre même en soi,
Tu peux te le garder et te le foutre, au choix,
Quelque part ou ailleurs, c'est du pareil au même!
Les poux aiment les têtes, l'huile aime les sardines,
Le feu aime les saucisses et Landru ses copines,
Ton amour tue l'amour: ne dis jamais "je t'aime"!