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Claude Feuerstein (Université de Grenoble) et Hagaï Bergman (Université de Jérusalem) – La stimulation cérébrale profonde: de la neurologie à la psychiatrie #AFIRNe

Publié le 23 janvier 2011 par Allo C'Est Fini
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Claude Feuerstein

Il s’agit de réparer le cerveau non pas en remplaçant ce qui manque, mais en réparant le fonctionnement du tout. La stimulation cérébrale profonde est un outil important pour cette approche.

La stimulation cérébrale profonde permet de cibler des zones spécifiques. Des électrodes peuvent être mises en activité apr l’intermédiaire de piles et de stimulateurs de la même nature que des pacemakers pour le coeur. On peut ensuite moduler les impulsions électriques, en fréquence, en amplitude, en intensité, etc.

Hagaï Bergman a été l’initiateur de cette technique, notamment chez les primates. Une vidéo impressionnante montre un malade incapable de se déplacer seul, et qui douze mois après la stimulation cérébrale profonde retrouve une capacité de déplacement normale.  On agit alors sur les effets de la maladie, mais non sur les causes de la maladie.

La pratique de la SCP (stimulation cérébrale profonde – DBS en anglais Deep Brain Stimulation) s’étend au-delà des seuls symptômes moteurs: dépression, troubles obsessionnels compulsifs, tics (syndrômes de Gilles de la Tourette).

Les mécanismes.

Une électrode diffuse du courant et agi sur plusieurs territoires. Par exemple, la SCP peut avoir un effet d’hilarité. L’excitation dopaminergique peut exciter la créativité, et la SCP peut produire une apathie post-opératoire. L’apathie peut être prédite par des fluctuations de l’humeur et de l’anxiété.

Quelques vidéos illustrent les effets stupéfiants de la SCP, par exemple lors de troubles obsessionnels compulsifs: une patiente dont la vie est gâchée par des heures passées à hésiter avant de sortir de sa chambre, de manger sa tartine ou de se laver les mains, retrouve une vie normale 3 ans après l’opération. On répare de manière fonctionnelle des circuits lésés ou qui fonctionnent de manière anormale.

Hagaï Bergman

Il y a deux domaines scientifiques qui s’intéressent au cerveau: la neurologie (Alzheimer, Parkinson, etc.), et la psychiatrie (dépression, schizophrénie, etc.). C’est peut-être le seul organe qui ait donné lieu à ces deux branches dissociées. On va essayer de rétablir le lien entre ces deux disciplines. Toutes ces maladies sont liées aux déficiences de la dopamine, et s’observent par une apathie générale.

Parkinson concerne 3/1000 de la population, et 1% des plus de 60 ans. Ses symptômes sont clairs (akinésie, bradykinésie), visibles (rigidité musculaire), , et sont associés à des désordres émotionnels. Plus de 90% des patients de Parkinson ont été traites par des médicaments psychiatriques (antidépresseurs).

En désactivant le noyau subthalamique de patients atteints de Parkinson, on obtient des effets importants sur le plan mental et émotionnel. Mais il y a plusieurs zones impliquées: motrice, cognitive, limbique.

Cependant, cette technique a des impacts post-opératoires, des effets secondaires. Le comportement du patient change. L’étude d’oscillations dans le noyau subthalamique permet d’envisager une sorte de boucle de contrôle, pour minimiser les effets. Ceci a été testé sur des primates

La maladie de Parkinson n’est pas la seule pathologie ciblée. La schizophrénie fait aussi partie des cibles. Aussi bien les formes positives que négatives. Les symptômes apparaissent chez les jeunes adultes. Il n’y a pas de traitements efficaces, et les techniques de SCP  à boucle fermée peuvent donner d’intéressantes possibilités.


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