Après dix ans de mariage, la femme d’Antoine le largue et il se retrouve seul du jour au lendemain avec une priorité, trouver un appartement vite fait car la semaine prochaine il devra assurer la première garde alternée de leurs deux petites filles. Tout le bouquin est la confession d’un père trentenaire, genre bobo, qui d’un seul coup se voit obligé de gérer l’éducation de ses deux enfants et de sa propre vie, ce qu’il n’avait jamais fait jusqu’alors, se contentant d’en déléguer la charge à sa femme.
Une fois de plus je fais l’amer constatation qu’un bouquin est une chose trop personnelle pour ne pas l’acheter soit même après en avoir mûrement fait le choix ; celui-ci m’est tombé dans les mains à l’insu de mon plein gré et j’ai eu beaucoup de mal à ne pas le laisser continuer sa course directement vers le sol. Le livre type qui ne me concerne pas, je n’ai pas d’enfants et de surcroît il ne vaut pas tripette.
Je ne connais pas l’auteur alors j’espère qu’il s’agit d’un roman, parce que le personnage d’Antoine est épouvantable, une caricature d’homme moderne ( ?) ou du moins tel que l’imagine Xavier de Moulins, macho au-delà du minimum d’intelligence qu’on suppose chez un être humain moyennement cultivé où il ne voit dans la femme qu’un partenaire sexuel ce qui clôt le débat quand elle devient mère car « ne pas oublier que dans grossesse, il y a grosse ». Sinon son occupation favorite consiste à boire des coups au bistro et tromper sa femme. Inutile de vous dire que lorsque sa femme le quitte, il se retrouve comme – n’ayons pas peur des mots- un gros con et le mot est faible. Seule justification du « héros » : « Je dirai pour abonder dans ton sens, que je ne suis qu’un homme », je répondrai ouvre les yeux et sors de ton trou, le monde n’est pas fait que de simplets dans ton genre !
Le seul point positif dans ce bouquin c’est qu’il se lit très vite, qu’il est court, de très courts chapitres de deux ou trois pages (« Chez moi », « Avec mes cartons », « Dans le métro », « Dans mon lit » etc.) remplis de vide puisqu’il n’y a rien d’intéressant à lire là-dedans. Une enfilade de clichés et de lieux communs ressassés mais épars dans cent autres romans, malheureusement ici ils y sont tous compilés.
J’arrête le flingage, ce serait user des munitions pour pas grand-chose. Gâcher du papier pour imprimer ça, quelle misère !
« Ces bourgeoises modernes trouvaient avec le temps leur mari beau comme Crésus et s’offraient pour se distraire des collections de sex-toys multicolores, autant de micro-histoires pour combler leur désert érotique. Certaines se faisaient purement et simplement baiser par de beaucoup plus jeunes pendant que leurs eunuques de mari s’enfilaient dans des chambres d’hôtels exorbitantes des escort girls commandées sous cape sur Internet. Après dix ans de mariage, notre couple sonnait comme tous les couples. Loin des promesses de nos débuts, nous étions devenus des déchets radioactifs : narcissiquement morts, spirituellement éteints, physiquement à l’abandon, psychologiquement ratatinés, affectivement ruinés. Vautrés dans un confort de routine. »