Pascale Hedoin est l’auteur cette année de la Chambre du Poète, installation artistique qui accompagne toujours le festival littéraire Temps de Paroles. (le thème étant cette année « Se heurter à la foule et courir par les rues », vers de Desnos) . A voir à l’hôtel de Vogüé, dijon, jusqu’au 6 février.
La Chambre du Poète est un cube. Un grand cube posé au centre du salon. Sur chacune de ses faces, alignés minutieusement, cohabitent des petits carrés. 245 exactement. Pascale Hedoin les nomme « fragments ». Chacun est singulier. Chacun est unique. Chacun est différent. Comme les individus d’une foule. Mais ils se marient les uns les autres, pour constituer un ensemble cohérent.
Faits de bois, ces carrés sont couverts d’une écriture coulée (paroles poétiques de René Char) puis peints de couleurs très travaillées, vibrantes, lumineuses: des noirs, des bruns, des bleus (de Cobalt), des verts (sapin du Jura!), des blancs etc. Pascale Hedoin, qui se dit peintre avant tout, fabrique elle-même ses pigments, à l’ancienne. Et des éléments de la nature viennent se coller sur les carrés, végétaux pour la plupart, morceaux d’écorce, brindilles, feuilles…Peints à leur tour.
Un cube, donc. Tel un OVNI atterri là, au centre du salon Bouhier. Ou tel un casse-tête chinois qu’on pourrait triturer dans tous les sens pour en trouver l’énigme.
En tout cas, il faut l’observer longuement, tourner autour. Une petite chaise d’enfant, un escabeau etc sont à notre disposition pour le voir sous tous les angles!
J’aime imaginer que le poète est tapi dans cet habitacle. Là, dans cet intérieur invisible, secret. Et qu’il suffirait de pianoter sur les touches carrées pour entrer en communication avec lui…
En ville, sont dispersés 100 autres carrés de l’artiste. Comme éclatés, jaillis de la Chambre du Poète. A
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