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Courtisans toujours, les vieux singes de Du Bellay, Poème du dimanche,

Par Mango
Courtisans  toujours, les vieux singes de Du Bellay, Poème du dimanche,
Seigneur, je ne saurais regarder d'un bon oeil 
Ces vieux singes de cour, qui ne savent rien faire, 
Sinon en leur marcher les princes contrefaire, 
Et se vêtir, comme eux, d'un pompeux appareil.
Si leur maître se moque, ils feront le pareil, 
S'il ment, ce ne sont eux qui diront du contraire, 
Plutôt auront-ils vu, afin de lui complaire, 
La lune en plein midi, à minuit le soleil.
Si quelqu'un devant eux reçoit un bon visage, 
Ils le vont caresser, bien qu'ils crèvent de rage: 
S'il le reçoit mauvais. ils le montrent au doigt.
Mais ce qui plus contre eux quelquefois me dépite, 
C'est quand devant le roi, d'un visage hypocrite, 
Ils se prennent à rire, et ne savent pourquoi

Du Bellay Les Regrets, sonnet CL
Joachim du Bellay, poète humaniste de la première partie du XVIème siècle, est l'ami et le collaborateur de Ronsard. Il est le rédacteur du manifeste de la Pléiade, "Défense et illustration de la langue française". Il publie son recueil Regrets en 1558, deux ans avant sa mort, à la suite d'un voyage à Rome de 1553 à 1557 qui l'a rempli d'amertume; en effet, exalté d'abord par l'idée de son départ, il est rapidement déçu par les moeurs de la Curie romaine. Dans le sonnet CL de cet ouvrage, il dénonce l'hypocrisie des courtisans, toujours prompts à la plus basse des complaisances pour gagner la faveur des Grands.
Courtisans  toujours, les vieux singes de Du Bellay, Poème du dimanche,
Melozzo da Forli, Fondation de la Bibliothèque Vaticane : Platina devant Sixte IV, Fresque, Loges du Vatican, 1477
Autres poèmes du dimanche chez Bookworm

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