Les expressions du premier verset "Le Seigneur est ma lumière et mon salut", à la première personne du singulier, sont un singulier collectif.
Périodes de lumière, périodes de ténèbres, circonstances gaies, circonstances tristes, notre peuple a tout connu.
Et au milieu de toutes ses aventures, il a gardé confiance, il a approfondi sa foi.
Ce psaume en est un superbe témoignage.
Ici, il exprime en images les diverses péripéties de son Histoire.
Mais en fait, toutes ces situations apparemment individuelles ont été à telle ou telle époque la situation du peuple d'Israël tout entier.
Israël est vu comme un malade guéri par D.ieu, comme un innocent injustement condamné, comme un enfant abandonné, comme un roi assiégé, et c'est de D.ieu seul qu'il attend sa réhabilitation, ou sa délivrance.
Dans les versets retenus aujourd'hui, il y a deux images.
La première, c'est celle d'un roi.
Si on met notre confiance en D.ieu, ce sont les ennemis qui perdent.
Que ce soit l'attaque par surprise des Amalécites dans le désert du Sinaï, au temps de Moïse, ou bien la menace des rois de Samarie et de Damas contre le roi Achaz terrorisé vers 735, ou encore le siège de Jérusalem en 701 par le roi assyrien, Sennachérib, les occasions n'ont pas manqué.
Face à ces dangers, il y a deux attitudes possibles.
Il reste un modèle pour notre peuple.
En revanche, dans un texte du prophète Yéchâya (Isaïe), le roi Achaz, n'avait pas la même foi sereine. Le roi céda à la panique au moment du siège de Jérusalem, "Le coeur du roi et le coeur de son peuple se mirent à trembler comme les arbres de la forêt sont agités par le vent" (Yéchâya 7, 2).
Et la mise en garde de Yéchâya avait été très ferme, il avait dit au roi, "Si vous ne croyez pas, vous ne subsisterez pas".
Yéchâya faisait un jeu de mots sur le mot "Amen" car c'est le même mot, en hébreu, qui signifie "croire, tenir dans la foi" et "tenir debout". Cela nous fait comprendre le sens du mot "foi" dans la Bible.
Le peuple d'Israël a connu tour à tour ces deux types d'attitude de David et d'Achaz, mais dans sa prière, il se ressource dans la foi de David.
Derrière ce lévite, c'est le portrait du peuple juif tout entier.
Comme la tribu des lévites est, parmi les douze tribus d'Israël, celle qui est consacrée au service de la maison du Seigneur, le peuple d'Israël tout entier, est, parmi l'ensemble des peuples de la terre, celui qui est consacré à D.ieu, qui appartient à D.ieu.
Il n'est pas évoqué ici la résurrection individuelle, l'expression "terre des vivants" parle bien de cette terre-ci.
L'espérance du peuple juif est tellement forte qu'on est sûr que D.ieu interviendra pour nous.
C'est la confiance indéracinable de notre peuple.
Cette confiance est fondée sur la mémoire de l'oeuvre de D.ieu et c'est elle qui autorise l'espérance.
L'espérance, c'est la foi conjuguée au futur.