Je l'avoue, j'aime le maroquin. Dans mon idéal il est d'époque, mais je confesse que ma quête d'exemplaires en bon état me conduit régulièrement à préférer un maroquin issu des grands ateliers du XIXème siècle à un veau certes d'époque, mais en mauvais état. Les bons relieurs du XIXème et en tête de liste Lortic et Trautz, les plus récompensés de leur époque, ont en effet atteint un degré de raffinement extrême qui ne peut que ravir le bibliophile.
Et quand ce raffinement se cache, il est encore plus exquis. Les contreplats à la fanfare sur des reliures qui sont très souvent d'inspiration janséniste en sont le meilleur exemple. C'est l'un des grands plaisirs de bibliophiles que de découvrir sous un austère maroquin, un décor d'une grande finesse. En voici quelques exemples, signés par de grands noms, pris au hasard des rayonnages:. Anatole France - Le Procurateur de Judée, 1902, par la Société des Amis du Livres, tiré à 130 exemplaires. Exemplaire nominatif, n°54. Reliure plein maroquin de Canape, étui. Contreplats de maroquin vert à caissons signés CANAPE R. D.Sophoclis Tragoediae - Heidelberg, Jerome Commelin, 1597Exemplaire de R.Plein maroquin rouge signée Capé. Contreplats de maroquin bleu à la fanfare, signés Capé.Caractères de La Bruyère, Tours, Mame, 1868, exemplaire sur vergé.Un volume in-4, maroquin janséniste rouge signé Hardy Ménil. Contreplats de maroquin vert signé Marius Michel Doreur.
Des beautés qui ne se dévoilent qu'à ceux qui ouvrent leurs ouvrages.H