Citoyens !
2 news, que je me permets de mettre en face-à-face.
La première, issue du rapport de Fondapol sur la jeunesse de ce monde. Les enseignements sont édifiants et les statistiques effarantes.
la satisfaction de la jeunesse mondiale (85 %), ils ne sont que 69 % parmi les Japonais à partager un tel jugement : de même, alors que le cercle des amis suscite la satisfaction de 78 % de la jeunesse mondiale, ce jugement n’est partagé que par 62 % des Japonais.”
De l’autre côté, le Japon a suscité l’admiration un peu vite dite (poussé par Techcrunch) dans les médias sociaux sur le hit d’envoi de tweets pour le jour de l’an :
Sauf qu’à la différence des discours sur une pseudo célébration de la conversation et du formidable lien social amplifiée grâce à l’ère de l’être digitalisé (argument qui pourrait tenir éventuellement la route aux Etats-Unis), il importe de rappeler quelques éléments qui expliquent le succès de Twitter au Japon :
- on peut effectivement exprimer beaucoup plus de chose en japonais que dans les langues latines en 140 caractères (les kanjis ont des significations plus profondes)
- néanmoins Twitter est essentiellement utilisé au Japon pour les fans qui souhaitent exprimer leur amour vers les stars : les blogs nippons ont pour la plupart des commentaires fermés ; twitter permet d’avoir l’illusion d’adresser le groupe de J-Pop en direct
“During the year, TV news and drama featured Twitter, and it gained many high profile users, including ex-Prime Minister Yukio Hatoyama. There were also about 100 books published with “Twitter” in the title.“ - seuls 3,6% des comptes ouverts au Japon présentent ouvertement le nom de la personne -ou son prénom (ce qui explique le peu d’entrain à utiliser Facebook en comparaison au monde Techcrunch-ien)
- les utilisateurs japonais déclarent ne suivre que 51% de leurs amis proches sur la plateforme de micro-blogging. A la différence de ce qui fait la masse dans la long-tail dans le reste des pays Techcrunch-iens (je suis d’abord mes potes pour une alternative aux SMS, ensuite je suis des suggestions, et peut être que si je ne ferme pas mon compte je vais mettre en place une stratégie plus complexe)
Tout ça pour dire qu’on peut donc avoir une situation sociale proche de l’anomie et de la dépression tout en utilisant à outrance les médias sociaux : l’utilisation de ce web social n’est ainsi ni une bonne nouvelle ni une mauvaise ipso facto. Internet n’étant toujours pas un contenant, ce qui habite le lien social va bien au-delà des outils et des technologies. Une conviction que les marques devraient prendre en compte avant de penser à leurs stratégies de contacts : elles n’ont pas en face d’elle une population happy face, supra-socialisée. Elles ont des gens avec des problèmes, des vrais.