Le sulfureux Oliviero Toscani sur la scène du Paris des Chefs
Publié le 22 janvier 2011 par Alexia Guggémos
@alexia_guggemos
Et voilà le retour d’Oliviero Toscani, photographe connu pour ses publicités choc pour Benetton, dont la dernière campagne vient à nouveau de susciter le scandale. Son calendrier publicitaire 2011 est entièrement composé de clichés de sexes féminins. Une douzaine de pubis roux, bruns, blonds… de toutes les formes et de toutes les couleurs. Après la campagne montrant un homme atteint du Sida en phase terminale entouré de ses proches, des homosexuels s’embrassant goulument, ou encore en 2007, Isabelle Caro exposée nue dans un message contre l’anorexie… Oliviero Toscani réussit son coup médiatique.
Pourtant, son acte créatif est bien faible ! Il n’est pas le premier photographe à chercher à tirer profit d’une comparaison obscène avec Courbet et l’Origine du monde (1866), dont la portée est évidemment autrement révolutionnaire. Que l’on songe à Gérard Zwang et son Atlas du sexe féminin, publié en 1967, ou au photographe niçois Henri Maccheroni (né en 1932), fondateur de la Villa Arson. De 1969 à 1974, Maccheroni a photographié près de 2 000 sexes de femmes en noir et blanc. Une série intitulée « vulves » dont j’avais édité une dizaine de clichés en 1996 dans la revue littéraire et artistique Cargo. Mais Toscani ne s’inscrit pas dans cette ligne. Réalisée à la gloire de l’Association Italienne des Artisans du Cuir, champion de la tannerie, il ne met nullement en scène le corps de la femme, bien au contraire, il le soustrait et le réduit à sa simple expression d’objet exposé au regard. Un « cliché » au sens ironique du terme, dont
Jean-Michel Ribes avait déjà su si bien se moquer, en le retournant, dans son film drolissime « Musée haut, Musée bas » (2007) avec l’exposition d’une centaine de photographies de pénis inaugurée par un André Dussolier-Jack Lang snob à souhait.
Dimanche 23 janvier, « Le roi de la provoc’» sera à Paris au salon Maison et Objet où il accompagnera en duo le chef étoilé Davide Scabin, propriétaire du restaurant Combal Zero situé dans un centre d’art contemporain de Rivoli (près de Turin).
> Rendez-vous à 16h : Food + Design, Paris des Chefs (Villepinte)