L'article qui suit me semble important sur le chemin de la reconnaissance de la paléoastronomie; on le retrouve en ce blog, parce que les bons articles ont tendance à disparaître du Web mondial.
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Datation du puits de lascaux
L'espace-temps de Lascaux
Datation et Ethnoastronomie
Quand l'homme du 21ème siècle, veut avec un programme informatique visualiser une carte du ciel pour voir un événement astronomique, il doit donner les
coordonnées géographiques du site permettant de l'observer ainsi que le jour, l'heure, le mois et l'année. Les coordonnées géographiques sont nécessaires car les azimuts des levers et
couchers solaires sont dépendants de la latitude et les heures dépendent de la longitude.
Celles de Lascaux sont les suivantes :Longitude : 01°10'15.7 est. Latitude : 45°03'14''.4 nord..
Un astronome devant une carte du ciel étoilé bien orientée, sera capable SI LA POSITION DU SOLEIL EST DÉFINIE de retrouver la date de l'événement. Cette date, pourra être
extrêmement précise, si un événement exceptionnel, par exemple la position d'une planète est également représentée.
A Lascaux prévision des couchers solsticiaux et connaissance des saisons
Etant donné l'ensoleillement de la grotte de Lascaux le soir du solstice d'été, nous pouvons supposer que cet événement solaire a eu une importance
pour les Paléolithiques, qui auraient orné la grotte qui était sacralisée par le soleil.
Nous savons que le jour de l'été et l'heure du coucher du soleil sont des éléments de la date de cette illumination. Etant donné que le mouvement du soleil
est cyclique, au même moment de chaque année il se couche au même point de l'horizon. Il faut que le soleil soit face de l'entrée de la grotte, pour qu'il puisse pénétrer sous le porche.
Actuellementle soir de l'été, il éclaire la porte d'entrée de la grotte qui a été placée dans l'axe du porche d'origine.
Figure 1. Le 21 juin 1999 à 21 heures 50
Soleil sur la porte d'entrée de Lascaux
Nous possédons donc trois éléments de datation : le jour , le mois, l'heure du coucher le tout défini par le soleil. Il nous manque l'année qui ne peut qu'être définie astronomiquement par l'association de la position solaire avec celles des constellations et des planètes.
On peut donc à partir de l'entrée de la grotte, sachant surquel point de l'horizon se produira l'événement solsticial, ensuivant le pas du soleil couchant prévoir chaque année lemoment d'éclairement de l'entrée du sanctuaire. Lorsque lesoleil se couche devant l'entrée, on sait que c'est l'été. Venant dela gauche, arrivé à l'extrême de sa course, il repartira alors versla gauche et ne pourra plus pénétrer "le ventre de la Terre-Mère"jusqu'à l'année suivante.
Figure 2. Le 21 juin 1999 à 19 heures 45
Le soleil couchant face à l'entrée de la grotte de Lascaux.
Démarche ethnoastronomique pour dater une oeuvre
Pour qu'une oeuvre d'art préhistorique exprime le temps, elle doit être liée avec le soleil lors des moments remarquables de l'année. Deux sortes de
coordonnées peuvent avoir étémises en valeur ou être connues :
Les coordonnées solaires qui sont constantes au cours du cycle annuel, maisdépendantes de la latitude, du moment de l'année et de l'heure de la journée. Ce sont :
Les coordonnées solsticiales horizontales du soleil (avec des variations cycliques de quelques minutes d'arc, non significatives. A Lascaux ce sont les suivantes :
Lever de l'hiver : 124° Coucher de l'hiver : 236°
Lever de l'été : 56° Coucher de l'été : 304°
Les coordonnées horizontales équinoxiales du soleil, qui sont invariables partout dans le monde :
Levers équinoxiaux : 90° Couchers équinoxiaux : 270°.
L'azimut solaire déterminé permet à l'ethnoastronome de situer le moment de l'année et de la journée mis en valeur par l'artiste initié à la marche du temps en rapport avec le mouvement
des corps célestes.
Datation d'un site
A Lascaux, pour dater l'événement sacralisé par les Paléolithiques, il nous manquel'année, qui obligatoirement se situe dans une fourchette
de temps définie par les archéologues.
Avant la date écrite, seule la représentation du ciel étoilé, en un point déterminé de la terre, permettait de mémoriser le moment sacralisé.
Le ciel étoilé étant sujet à deux mouvements apparents, c'est la comparaison de la position des étoiles avec la position du soleil lors d'un moment connu du cycle annuel, qui permet de
dater une représentation du ciel.
Donc, pour avoir une datation complète deux ensembles de coordonnées doivent avoir été mis en valeur ou représentés : d'abord celle de la position du soleil, et ensuite celles d'une ou de
plusieurs constellations zodiacales. Il faut remarquer que si les étoiles sont présentes, obligatoirement le soleil est absent de la représentation. Ou alors il est représenté sur une
autre partie de l'oeuvre. Il peut être défini par divers détails : par exemple la position de la lune, sa forme. Au paléolithique la saison pouvait être exprimée par la présence ou
l'absence d'un animal, ou sa représentation lors de la période de la mue, ou du rut etc,.
Datation du Puits de Lascaux
Au Valcamonica, en novembre 2000, nous avions communiqué notre hypothèse concernant cette oeuvre. Une représentation des constellations placées à
l'époque Solutréenne dans la partie circumpolaire du ciel.
Nous avions fait une recherche symbolique, rapprochant les figures de la "scène du Puits" de l'iconographie des
symboles à travers l'antiquité. Cependant, notre hypothèse était basée sur les mesures que nous avions relevées dans le Puits, et plus particulièrement l'oiseau central perché sur un
bâton qui est à 0° d'azimut géographique.
Nous n'avions pas avancé de date, car en 2000, la position du ciel que nous avions définie était beaucoup plus ancienne (solutréenne) que les dates données alors par les différentes
datations au Carbone 14, et qui étaient magdaléniennes.. Il nous semblaitimpossible de nous confronter avec la Communauté Scientifique.
(La dernière datation ,18600 BP donnée en 2003, n'avait pas encore été découvertes.)
De plus, cette hypothèse avait également été soutenue quelque temps auparavant par M.A. Rappengluck. Cependant, nous n'étions pas d'accord avec la représentation des constellations qu'il
avait donnée. Il faut dire, que jamais il n'était rentré dans Lascaux : pasplus dans la Rotonde que dans le Puits. Il a monté sa carte du ciel à partir des dates récentes d'occupation
magdalénienne de la grotte et la concordance des étoiles était différente de lanôtre.
Nous pensons, qu'il est temps de révéler cette hypothèse de datation, afin que peut-être d'autres chercheurs se penchent sur cette énigme en utilisant l'ethnoastronomie,
l'astronomie, ainsi que les indispensables connaissances des archéologues.
Nous souhaitons que les détracteurs infirment notre hypothèse de façonscientifique, et pas seulement avec de vagues généralités.
Notre hypothèse est basée sur des données astronomiques archaïques observables et mesurables par tous, ainsi que sur les découvertes archéologiques récentes nécessaires pour
former un tout cohérent. Abandonnant les réflexions symboliques, (qui ne sont pas inutiles pour autant) nous allons faire notre démonstration uniquement avec un raisonnement
simple: celui qu'aurait pu faire un observateur paléolithique, initié aux seuls mouvements observables des corps célestes. Cet observateur avait son ciel à admirer. L'homme du
21e siècle peut observer la carte du ciel correspondant à l'époque solutréenne.
Si l'oeuvre est en harmonie avec le ciel d'une certaine année, tous les éléments d'une enquête passionnante sont inscrits sur la paroi du puits.
Relevons les indices nous permettant de faire une hypothèse de datation.
Situation du Puits et orientation de la lumière
Ce n'est pas un puits situé en profondeur, mais le ressaut d'une grande fissure verticale (diaclase) orientée est-ouest. Actuellement on y accède par
la partie la plus reculée de l'Abside. Cependant, il semble presque certain qu'un passage ouvert à l'ouest permettait d'y accéder. L'entrée de cette petite salle aurait été colmatée après
la fréquentation par les Paléolithiques.
S'il existe une relation entre l'oeuvre peinte àl'intérieur du Puits et la lumière du soleil c'est un coucher équinoxial qui est mis en valeur puisque la
grotte s'ouvre à l'ouest.
Figure 3. Valorisation du coucher solaire équinoxial puisque l'entrée du "Puits" est ouverte à l'ouest.
Valorisation du coucher solaire équinoxial, puisque l'entrée est plein ouest.
La "scène du Puits"
Une paroi met en scène un ensemble d'animaux, tous peints au cours de la même période. (Conversation personnelle avec Renaud Sanson, réalisateur du
fac-similé de la "Scène du Puits", exposé au musée du Thot.) Ce qui ne veut pas dire que ces peintures soient contemporaines de la Rotonde.
Cernons d'abord les mesures cosmographiques inchangées au cours des millénaires qui sur le site se rapportent aux levers et couchers solaires des solstices, des équinoxes, à la
culmination de tous les corps célestes et au point nord.
Description des objets
Mesurons les axes définis par les lignes droites que sont les bâtons, ou armes de jet.
Figure 4. Nous avons surligné en couleurs et mesuré
les différents axes des lignes droites de la "scène du Puits"
1. Nous avons mesuré précisément sur le terrain, en nous plaçant bien en face et au centre de la
figure, le bâton et l'oiseau qui s'y trouve perché : 0° d'azimutgéographique soit le nord. (trait rouge continu). Ce bâton à 0° indique le nord
géographique. Il est l'axe central de la figure. Étant peint sur une paroi verticale, il est en concordance avec l'axe du monde. Il indique la direction dupôle et du zénith.
Quand, au milieu de la nuit étoilée, on se tourne vers le nord, à 45° de latitude géographique, à mi hauteur du ciel (à 45° de hauteur) on voit l'étoile
polaire, et plus haut encore,(à 90° de hauteur), on voit l'étoile la plus haute qui est au zénith.
2. La grande sagaie (rouge pointillée) qui transperce les tripes du bison est orientée d'environ 56° vers 236° soit du lever
du soleil de l'été vers le couchersolaire de l'hiver.
3. La petite flèche (bleue), est orientée de 124° (lever du solstice d'hiver) vers 304° (coucher solaire de
l'été).
Toutes les directions solaires solsticiales sont donc aussi représentées. La lance et la flèche sont dirigées vers l'axe central
(le nord).
Quelques observations concernant les animaux de cette Scène
Toutefois, nous pouvons remarquer que le mouvement des animaux, va de la droite vers la gauche tout comme le mouvement des constellations qui tournent au-dessus du pôle.
· Le rhinocéros tourné vers la gauche, avance dans le sens du mouvement desétoiles circumpolaires car les crottes qu'il laisse derrière lui sont dispersées et non pas en tas comme s'il
avait été immobile.
· Le petit oiseau regarde dans le sens du mouvement autour du pôle. Il est à mihauteur, comme dans l'air, puisqu'il est perché sur son axe. Au-dessus se trouve sur le même axe la main
doigts écartés de "l'homme-aigle".
· L'homme oiseau semble tomber en arrière. Ses plumes apicales évidentes (rémiges primaires) qui pendant le vol assument l'aspect typique d'une mainouverte avec les doigts bien écartés
indiquent un aigle, capable de voler en arrière lorsqu'il est en période de parade ou de rut (évident sur la Scène).
Puisque la période de nidification est au printemps, on peut affirmer quele coucher équinoxial impliqué n'est pas celui du printemps.
· Le bison blessé, lui aussi est tourné dans le sens du mouvement du ciel autourdu pôle.
Relations avec les constellations
La partie centrale de la figure étant à 0° géographique, on peut envisager de regarder le ciel de l'époque dans cette direction.
Les datations au C14 de Lascaux, (18600 BP bois de renne dans le puits, 16000 BP ±500 sur les bas-côtés du Puits, 15 515 BP ± 900, blocs renversés dans
le Puits et 17190 BP ± 140 dans le Passage), permettent de considérer cette fourchette de temps comme une période possible de création et d'occupation. Ceci, étant bien entendu une
base, non précise, pour positionner approximativement le ciel de l'époque.
Il nous semble naturel de choisir la date la plus ancienne du "Puits" comme date de création de l'oeuvre.
À l'aide du graphique fourni par l'annuaire du bureau des longitudes définissons visuellement le point du ciel qui contenait le pôle à cette époque.
La croix rouge indique la position polaire il y a 18000 ans (le cycle dure 25800 ans. L'an9000 aura le même pôle que l'an –19000 et l'an 10000 aura le
même pôle que celui de l'an –18000). Chacun peut constater que c'était la constellation duCygne qui était au pôle à cette époque. Tandis qu'à l'époque
magdalénienne, c'était laconstellation de la Lyre qui brillait au pôle comme elle brillera à nouveau en l'an 13000.
Figure 5. Graphique de la rotation cyclique du pôle au cours desmillénaires.
Maintenant pour mieux visualiser la position du pôle à l'époque Solutréenne, regardons sur une carte du ciel, les constellations situées de part et d'autre de la constellation du Cygne.
Figure 6. Une carte du ciel avec les constellations de l'hémisphère céleste nord.
En blanc la trace des pôles au cours des millénaires. On aperçoit à gauche du Cygne, la Lyre, puis le carré d'Hercule.
À droite la constellation de l'Aigle dont la pointe de l'aile droite arrive juste au-dessus du Cygne.
Reprenons notre simple raisonnement(que bien sûr nous avons étayé par des calculs).
Si la "Scène du Puits" représente lesconstellations qui se trouvent dans la partienord du ciel autrement dit du Pôle, le soleil sur cette scène ne peut pas
être représenté puisque lorsque les étoiles brillent le soleil est absent. Seuls les axes de sa course annuelle sontsymboliquement présents. Ces axes, (des signes en flèches) ne touchent
pas l'axe du monde puisque la flèche et la lance ont leur pointe avant le centre de la figure. Ceci est normal, puisque jamais le soleil ne brille au nord. Par ailleurs, la lance qui est
plus longue, part de 56° ou du lever solaire solsticial d'été : donc une course plus longue que celle du soleil de l'hiverqui est représenté par la flèche courte qui part de 124°.
Représentation du ciel Solutréen une nuit d'automne à Lascaux
Figure 7. Programme Arkéorb réalisé par les Astronomes Amateurs d'Ajaccio.
Le ciel tel qu'il était lors de la nuit d'automne Solutréenne 18730 BP
Les mesures d'archéoastronomie calculées pour ces époques différentes font envisager une hypothèse d'ornementation pour le Puits bien antérieure à
celle de la Rotonde et du Diverticule axial.
Notre hypothèse de datation de ces parties de Lascaux, fera l'objet d'unecommunication future…..
La scène du Puits de Lascaux est en concordance
avec le minuit de l'automne 18730 avant le présent (+ ou - 50 ans)
Figure 8. Une partie du ciel circumpolaire (d'après la carte du ciel de Catherine TENNANT) de l'époque
solutréenne,
et un croquis de la figuration imagée que nous pensons avoir été réalisée
par l'artiste en accord avec le ciel de l'époque.
Ci-dessous: image inversée de l'image ci-dessus, pour pouvoir lire les noms des étoiles et constellations