L’acacia

Publié le 22 janvier 2011 par Corboland78

Dans le parc du Chenil, l’arboretum qui s’étale en contrebas de l’arrière de l’Hôtel de Ville, on pensait en avoir fini avec l’acacia. Son large tronc avait été tronçonné à la base et la souche s’était transformée en station d’accueil pour popotins d’adolescents en quête de place assise – tout sauf un banc – pour tchatcher, une boîte de soda ou de bière à la main, un paquet de chips dans l’autre.

Le destin de l’arbre paraissait scellé, sa section lisse offrait un confort parfait bien que spartiate mais tout le monde semblait se contenter de cette reconversion. Tous sauf la nature qui n’avait pas dit son dernier mot, tant qu’il y a de la vie il y a de l’espoir. Sous le banc végétal les racines persévéraient, tenaces et têtues, nourries des richesses du sous-sol elles en régurgitaient la substantifique mœlle vers le tronc qu’on croyait mort mais qui n’était que plongé dans le sommeil du brave.

Lentement mais sûrement, les surgeons ont surgi, les culs rares finalement n’ont pas perturbé la pousse, les tiges se sont risquées puis se sont élancées, les feuilles ont suivi c’est dans l’ordre des choses. Aujourd’hui on ne sait plus de quoi sera fait l’avenir, le banc spartiate se métamorphose en fauteuil royal surplombé d’un dais naturel protégeant l’occupant du soleil et du vent, quant à l’arbre il s’est fait bosquet et revendique sa place dans la communauté entretenue de l’arboretum municipal.

Les jardiniers se sont réunis en conclave, de leurs délibérations dépendra le sort de l’acacia mais j’ai bon espoir pour son devenir. S’il avait du périr, la gent cantonnière serait déjà intervenue.