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Tu prend refuge entre les bras du silence.
Tu caches pudiquement ta souffrance sous de vains grands mots.
Mais ils ne sont qu’interdit posé sur les paupières de tes sens.
*
Monstre est l’humain qui ne sait laisser venir à lui la lumière.
Si simple pourtant l’instant où les pupilles se fixent sur la flamme qui danse.
Toujours son esprit se porte au devant de lui pour obscurcir son chemin.
Le voilà qui pleure d’avoir perdu sa trace dans les brumes de ses pensées.
*
Quoi
Toujours
Me faut revenir à la simplicité
Elle qui se partage si volontiers
Loin des sinueux calculs
*
Cette folie qui voudrait que tout plaisir
S’achète et se vende
Aux vitrines racoleuses
D’un temps de pacotille
.
Tu ne connais point la douceur d’un feu
Dans l’âtre de la simple rencontre
La parole qui s’échange sans arrière-pensée
A la lumière vacillante des bougies
.
Il te faut de la certitude
De l’alignement
Du conforme à ce que tu es
.
Au premier coup de vent
Tes sentiments prennent la poudre d’escampette
.
Tu pleures alors sur ta solitude
Tu accuses l’univers de son incompréhension
.
Tu ne vois pas la pioche
La pelle
Et le tas de terre
Dont tes bras ont usé pour l’enterrement
*
Une fête s’en vient qui marque un passage
Une saison s’en va
Une autre arrive
Le cœur balance entre les deux
Chacun hésite
Sous les nuées grises
.
Une pluie de sentiments contradictoires
Assaille celui qui a les moyens d’y penser
Pour les autres
Il n’est que de gérer la portion congrue du quotidien
Sans que rien jamais ne soit offert
.
Tout s’achète et tout se vend
Le vent de la honte commerciale souffle
Balaye l’esprit de fête
Qui brille aux regards enfantins
*
Je ne suis que le triste témoin de ce temps
Que fracasse le pouvoir d’achat
Vidé aux bourses des rentiers
.
Je ne saurais être lumière assez forte
A la fenêtre close de mon âme
.
Je tend mon lumignon dans la nuit noire
Mais en dedans c’est un souffle triste qui se vrille entre mes côtes
Manosque, 22 décembre 2010
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