Mon message à la rencontre du CRIPS

Publié le 22 janvier 2011 par Jeanlucromero

Message de Jean-Luc Romero
Président du Crips Ile-de-France
« Conduites alimentaires à l’adolescence »
18 janvier 2011


Mesdames, Messieurs,
Chers amis,
Je ne peux malheureusement pas être à vos côtés aujourd’hui pour ouvrir cette 79ème rencontre du Crips consacrée au thème « Conduites alimentaires à l’adolescence ». C’est pourquoi j’ai souhaité demander à Antonio Ugidos, directeur du Crips Ile-de-France, de bien vouloir vous lire ce message.
La question de la nourriture est une question éminemment complexe du fait de l’interaction entre nutrition, habitudes alimentaires, styles de vie, contexte familial, contexte sociétal. Pour un adolescent, cette complexité prend tout son sens : en effet, il est à un âge de construction de soi où les besoins nutritionnels sont importants et, parallèlement, un âge où le désir de conformité par rapport aux attentes sociales est extrêmement fort, ce qui le pousse à des restrictions alimentaires.
Alors, quel constat pouvons-nous dresser ? L’obésité infantile a plus que triplé en 30 ans ! A cela plusieurs causes dont les deux principales sont sans doute une évolution de l’alimentation et une augmentation de la sédentarité. Cette situation n’est pas propre à la France. Je rappelle ce chiffre tiré d’une enquête européenne publiée il y a quelques semaines qui révélait qu’1 jeune européen sur 7 de 11 à 15 ans était en surpoids ou obèse.
Les pouvoirs publics ne sont évidemment pas restés inactifs face à ce problème reconnu de santé publique et le premier programme national nutrition santé a été créé il y a maintenant plus de 10 ans. La question que l’on peut se poser est celle-ci: quel bilan peut-on en titrer alors que la troisième mouture a été lancée il y a quelques mois ? Les objectifs ont-ils été atteints ? Ce projet est-il suffisamment porté politiquement, je pense notamment à la question de la gouvernance de ce plan ?
Durant cette rencontre, nous nous interrogerons également sur les troubles du comportement alimentaire, qu’ils soient restrictifs : l’anorexie ou compulsif : la boulimie - ces deux phénomènes n’étant pas exclusifs l’un de l’autre. On peut observer que ces troubles sont de plus en plus fréquents chez l’adolescent : pourquoi ? Comment lutter contre ?
Les conséquences pour l’adolescent du surpoids et de l’obésité pourront aussi être abordées ; je pense notamment à la stigmatisation subie par les adolescents mais aussi la culpabilité des parents qui seraient des mauvais parents négligents et incapables d’éduquer leurs enfants.
Je crois que, au-delà des priorités (dépistage du surpoids, promotion d’une alimentation équilibrée, renforcement des connaissances et de la formation), l’on ne peut pas penser l’alimentation à l’adolescence seulement comme un problème. Il faut avoir un discours positif sur l’alimentation, un discours qui mêle problématiques de santé mais aussi notion de plaisir, plaisir des sens et plaisir de la convivialité. C’est, je crois, une des clés de la réussite quand on veut mettre en place une politique ambitieuse et efficace dans le cadre nutrition et adolescence.
Voilà les quelques mots que je souhaitais vous dire en introduction de cette rencontre du Crips qui s’annonce très riche. Je vous remercie et vous souhaite des travaux très productifs