Ils affirmaient que Nicolas Sarkozy avait compris Gramsci. On peut en douter car si la gauche avait oublié ses principales références, le candidat de l’UMP, lui n’a pas hésité à citer Jaurès et
Blum. Ces deux grandes figures que cachait le PS, afin de mieux les oublier et de cacher la rupture consommée avec l’histoire du socialisme de manière générale. Coulé dans l’idéologie dominante,
le Parti dominant à gauche n’a soufflé mot. Nicolas Sarkozy n’a pas compris Gramsci, il n’a fait que le citer. D’ailleurs il n’a nullement besoin de se référer au théoricien marxiste, il a lui,
ses propres références, celles de la classe qu’il représente, le reste n’est que théâtre . La grande bourgeoisie a parfaitement compris elle l’importance de « l’information » et du
conditionnement de masse. La manipulation de l’opinion n’est pas chose nouvelle et comment à partir de quelques faits on peut orienter la réaction générale. C’est le cas , en particulier, sur les
problèmes de « sécurité » et comment créer des peurs et les utiliser ensuite. Crimes sexuels, agression de vieillards, crimes de rodeurs etc… « Les chars russes à Paris » « la violence
révolutionnaire » sont dans le même registre. « Collectivisation des biens des petits propriétaires » et les « partageux » « les hordes marxistes sanguinaires et leur dictature du
prolétariat ». Pendant des décennies, cette propagande primaire était automatique à la veille de chaque élection.
Depuis
la chute du mur de Berlin, la propagande est plus subtile mais tout aussi grossière et grotesque. C’est le règne des évidences, le capitalisme est un horizon indépassable et tous ceux qui
contestent ce type de « postulat » sont systématiquement disqualifiés , « pas sérieux allons donc ! », juste bon pour des esprits primaires. C’est paraît il une des marques de l’inculture,
de l’inconscience ou de la turbulence politique, du populisme et de l’agitation dangereuse . Cela crève les yeux tant l’art et la manière de certains journalistes ou animateurs de télévision et
de radio est misérable lorsque ces derniers questionnent des syndicalistes et des dirigeants ou militants « anticapitalistes ». C’est frappant de voir la différence de traitement avec
des ministres ou des représentants du système en place et avec quelle déférence ces messieurs et dames sont reçus. La nature critique des questions posées pour les uns et la soumission envers les
autres est assez frappante. On cause avec le système et dans le système , tout ce qui s’y oppose est éreinté.
L’information est devenue une
affaire privée, entre les mains de grands groupes. Le combat pour une information plurielle, publique et respectueuse a été abandonné par la gauche. Dans les années 60 et 70, la gauche n’avait
pas de mots assez durs contre les grands propriétaire de presse, comme Hersant par exemple. La gauche se dressait contre les monopoles de presse et de radio et elle avait raison car ce qu’elle
dénonçait est aujourd’hui un fait. Mais on ne peut à la fois se reconnaître dans l’idéologie du moment et poursuivre un combat en oubliant ce qui l’a fondé.
La grande bourgeoisie a de ce
point de vue atteint son objectif premier, être propriétaire des grands moyens d’information et d’échange et un moyen cela s’utilise. Les instruments sont faits pour servir et ils servent. La
communication devient propagande au service des évidences de classe de la classe dominante. Un moyen de perpétuer sa domination.
Au fur et à mesure que le capitalisme
se développe dans la phase de mondialisation, il suscite forcément des oppositions. Sa crise de mutation se fait également sentir dans les pays avancés, grossissant ainsi les rangs de ses
opposants. La colère gronde un peu partout dans le monde, les pays qui hier encore étaient soumis à la domination de l’impérialisme américain, contestent et osent se rebeller . Partout la
contestation s’organise et enfin avec la Tunisie c’est un fracas qui risque de semer la contagion et qui tonne comme un avertissement. Ils sont inquiets pour leurs intérêts « délocalisés ». En
Europe et c’est une nouveauté l’Euro est disputé et la politique néo libérale européenne n’a jamais été autant contestée et dans tous les pays qui composent la CE. Une fracture se dessine
de plus en plus entre les peuples et ceux qui se proclament être l’élite, qui sait, responsable, gestionnaire, lisse et sans relief, bref , la race des décideurs.
En France, des élections se
profilent à l’horizon 2012, sous les plus mauvais auspices pour la droite. Le peuple est remuant, il s’oriente vers la gauche et bien le système va dans son sens en lui offrant le change, DSK. Le
peuple aura ainsi le sentiment de voter à gauche et le système sera sauf, géré par ceux qui sont sensés le combattre. « Elle est pas belle la vie ! » murmure la bourgeoisie en se frottant les
mains. Après la médiatisation de Ségolène Royal et le coup de pouce pour qu’elle soit candidate, nous avons eu droit au vote du TCE et a la fabuleuse campagne médiatique pour le oui qui fut un
échec. Il doivent passer la vitesse supérieure, d’autant plus que DSK risque bien de ne pas être désigné à l’issu des primaires du PS. La question est toujours présente, quelque soit le
candidat ou candidate qui battra Sarkozy ,devra compter avec la rue et avec la pression populaire. Cela se complique et ils le savent, comment à la fois imposer un candidat de rechange pour une
même politique et comment dans le même temps endormir un mouvement populaire toujours aussi incisif. A fond la propagande , la manipulation et l’intox pour tenter d’obtenir et l’élection d’un
candidat officiel et ou officieux et faire accepter ce qui viendra ensuite. A ce petit jeu , c’est Marine Le Pen qui est en embuscade et si d’ici là, après 2012, elle réussi le pari de
constituer un grand Parti autoritaire face à une droite dévaluée et d’une gauche au pouvoir, discréditée, la grande bourgeoisie n’hésitera pas à faire appel à elle et aux méthodes du fascisme. Un
peuple méprisé , battu par la droite et trahi par la gauche se tournera vers ceux qui ont toujours été ses bourreaux , sans le savoir, hélas pour son grand malheur. C’est un processus bien connu
et qui a déjà fait ses preuves.
C’est bien le cours
de ce processus que vont accélérer les médias aux ordres. C’est le capitalisme qu’ils veulent sauver et pour cela « tous les moyens sont bons, y compris les élections ». Leurs fins justifient
leurs moyens, même s’ils affirment le contraire et il n’est que d’imbéciles pour les croire.