Francis Ponge est né le 27 mars 1899 à Montpellier, dans une
famille protestante. Il prend des leçons de piano à partir de 1906. En 1909, la
famille s’installe à Caen, où son père a été nommé. Ponge poursuit ses études
secondaires au lycée Malherbe. En 1913, il voyage en Belgique, Hollande,
Écosse, Angleterre ; c’est la même année qu’il commence à lire le Littré.
Il écrit ses premiers poèmes en 1915. En 1916, il s’installe à Paris chez sa
grand-mère. Il s’enthousiasme pour le patriotisme de Barrès, puis pour la
Révolution russe ; il adhère à la S.F.I.O. Mobilisé en 1918, il est
atteint de la grippe espagnole. Démobilisé en septembre 1919, il est admissible
à l’École normale supérieure, mais échoue à l’oral.
Il commence une correspondance avec Gabriel Audisio en 1919 ; l’année
suivante il soumet quelques textes en prose à Jules Romains. Il participe à la
création de la revue Le Mouton blanc,
de Jean Hytier, et y fait paraître un texte. En 1923 il rencontre Jean Paulhan
avec qui il correspondra jusqu’en 1968 ; ses premiers textes dans La NRF paraissent en juin 1923. Il
voyage en Italie en 1924, puis en 1925, année où il rencontre Léon-Paul Fargue
et Michel Leiris. Jusqu’en 1930, il passe ses vacances au Chambon-sur-Lignon.
À partir de 1930, il fréquente les surréalistes. En 1931, année où il travaille
au Parti pris des choses, il se marie
avec Odette Chabanel, rencontrée en 1929 au Chambon. Il travaille aux
messageries Hachette, « un bagne de
premier ordre », où il rencontre Jean Tardieu. Il participe au Front
populaire en 1936 et adhère au Parti communiste en 1937, année où il est
licencié par Hachette ; il devient démarcheur pour une compagnie
d’assurances. En 1938, Le Parti pris des
choses est accepté par Gallimard mais
ne paraîtra qu’en 1941. En 1939, Ponge est mobilisé. Démobilisé en juillet
1940, il s’installe avec sa famille à Lyon chez des amis d’Odette. Il entre
dans la Résistance et publiera jusqu’en 1944 dans les revues de la Résistance
et dans des recueils clandestins. Il rencontre pendant la guerre Joé Bousquet,
Camus, Jean Tortel, etc. Fin 1944, il revient à Paris et habite chez la mère
d’Odette. C’est en 1944 que commence sa collaboration avec des peintres :
Braque, Dubuffet, Fautrier, Picq, Picasso.
En 1945, Ponge collabore au premier numéro des Temps modernes fondé par Sartre. Il refuse de faire partie du
Comité national des écrivains, désapprouvant l’épuration des gens de lettres,
auteurs, compositeurs. En 1946, il
rencontre Jean Hélion chez Giacometti, puis Ungaretti. Il aurait quitté le
Parti communiste en 1947. Cette année-là il vend des livres pour des libraires
et ses difficultés financières sont constantes. Il est nommé professeur à
l’Alliance française en 1952 (il la quitte en 1965) et fait des conférences à
Bruxelles. En 1953, il travaille le matin à l’Office général d’édition et de
publicité. Les années suivantes, il donnera des conférences, notamment en
Italie et en Allemagne.
C’est en 1956 que paraît un n° d’hommage de La
NRF, avec des contributions de Braque, Camus, Jean Grenier, André Pieyre de
Mandiargues, Philippe Sollers, etc. En 1960, il reçoit une bourse de la Caisse
nationale des Lettres pour « un recueil de poèmes et plusieurs ouvrages en
prose ». En 1961, avec la vente d’un dessin de Seurat et d’une toile de
Dubuffet, il achète le Mas des Vergers au Bar-sur-Loup. En 1965 et 1966, il
voyage et donne des conférences au Canada et aux États-Unis, les années
suivantes en Allemagne, en Grande-Bretagne, en Italie (il séjournera à la Villa
Médicis en 1979). Cerisy-la-Salle consacre un colloque à son œuvre en 1975.
Il meurt le 6 août 1988 au Bar-sur-Loup.
Bibliographie (Choix)
Douze petits écrits, 1926
Le Parti pris des choses, 1941
Liasse, 1948
Le Peintre à l’étude, 1948
Proèmes, 1948
L’Araignée, 1952
La Rage de l’expression, 1952
Le Grand Recueil, I. Lyres (1961), II. Méthodes (1961), III. Pièces, 1961
Pour un Malherbe, 1965
Nouveau recueil, 1967
Le Savon, 1967
La Fabrique du pré, 1971
L’Atelier contemporain, 1977
Comment une figue de Paroles et pourquoi,
1977
L’écrit Beaubourg, 1977
La Table , 1982
Nioque de l’avant-printemps, 1983
Petite suite vivaraise, 1983
Pratiques d’écriture ou l’inachèvement
perpétuel, 1984
Nouveau nouveau recueil, 1992
Correspondance avec Jean Paulhan, 1992
Correspondance avec Jean Tortel, 1998
Lettres à Jean Thibaudeau, 1999
Œuvres complètes, édition publiée sous la direction de Bernard Beugnot,
Gallimard, La Pléiade, 2 volumes, 1999 et 2002.
Picasso évidemment, 2005.
Pages d’atelier, 2005
On trouvera une bibliographie critique dans le tome II des Œuvres complètes, p. 1756 et sv.
Fiche composée par Tristan Hordé
Un
bel ensemble, voir notamment les repères chronologiques
La
bibliographie chez Gallimard
Une belle
collection de textes critiques
L’espace du
Groupe Ponge sur le site du Centre d’études poétiques
La
table des matières des actes du colloque Francis Ponge de Cerisy