Dwayne Johnson descend d’une lignée de catcheurs professionnels. Son pčre et son grand-pčre ont tous les deux été affiliés ŕ la World Wrestling Federation. Il allait de soi que Dwayne était taillé pour le ring. Mais tout ne s’est pas passé aussi simplement que cela : notre homme s’est d’abord orienté vers le football américain & a joué en 1995 sous le maillot des Calgary Stampeders (Canada) avant d’ętre victime d’une grave blessure qui l’éloigna des terrains de football. Devenu par la suite le roi des rings de catchs, Dwayne Johnson, dit "The Rock", a progressivement percé ŕ Hollywood en étant trčs tôt catalogué comme le nouveau "Monsieur muscle" et digne successeur d’Arnold Schwarzenegger. Révélé sous les traits du terrible Roi Scorpion dans "Le Retour de la momie" (2001) de Stephen Sommers, The Rock a su joué sur sa massive silhouette pour s’imposer dans de bons films d’action ("Le Roi Scorpion", "Doom") tout en ne craignant pas de casser son image d’homme de fer dans des aventures plus légčres comme "Bienvenue dans la jungle" (2004) ou "Be Cool" (2005).
Dans le remake de "Tolérance zéro", The Rock campe un shérif dénommé Chris Vaughn. Ce personnage s’inspire directement d’un certain Buford Pusser qui régla, de maničres expéditives, le compte de truands qui régnaient sur sa ville natale. "Tolérance zéro" permit également ŕ Johnson d’évoquer sa propre expérience personnelle. En effet, son personnage Chris Vaughn est présenté, entre autre, comme un joueur de football prometteur malheureusement fauché par une grave blessure au genou...
Sorti fin de l’année derničre en DVD, "Rédemption" offre la possibilité ŕ The Rock de monter ŕ nouveau sur un terrain de football, cette fois comme entraîneur d’une équipe formée de jeunes délinquants. Basé sur des faits réels, ce "Rédemption" (en V.O. "Gridiron Gang") rend un vibrant hommage ŕ la ténacité de deux éducateurs d’un centre fermé pour jeunes en perdition, Sean Porter et Malcolm Moore, campés ŕ l’écran par The Rock et le rapper Xzibit, vu également dans "xXx 2" et "Dérapage".
Détaillant assez bien le milieu social détestable de ses protagonistes, ce film a plusieurs bons moments ŕ offrir, dont quelques scčnes plus dramatiques qui témoignent d’une réelle puissance et d’une profonde humanité. Malheureusement, des clichés gros comme des camions viennent ampouler ce biopic pourtant prometteur. Naviguant entre films de petits "truands" devant ętre éduqués & aventures sportives riches en guimauve et en bons sentiments, "Rédemption" mixte deux genres - devenus aujourd’hui douteux - qui souffrent, l’un comme l’autre, d’une filmographie pas toujours trčs emballante.
Sans trop noircir le tableau, il serait peut-ętre un peu trop dur de dire que "Rédemption" combine "Ecrire pour exister" - pour ses jeunes livrés ŕ eux-męmes - et "Le Plus beau des combats" - pour le football -, mais on en est quand męme pas si loin malheureusement. Si le scénario et l’idée originale sentent la naphtaline, "Rédemption" bénéficie toutefois de plusieurs éléments plus réjouissants, ŕ commencer par l’interprétation (quasi sans faille) des compčres The Rock et Xzibit & une "photographie" soignée de Jeff Cutter qui a travaillé auparavant sur "Constantine" et "Photo obsession", avec Robin Williams.
Si vous n’avez rien contre un éničme films sportif made in Hollywood - avec tout ce que ça implique -, "Gridiron Gang" vous promet un divertissement honorable, rehaussé, répétons-le, par quelques séquences plus fortes męlant réalité urbaine et sens de l’humanité. A voir !