Gaza plutôt qu'Alger

Publié le 21 janvier 2011 par Malesherbes

J’apprends ce midi que notre Ministre des Affaires étrangères avait entrepris une tournée au Proche-Orient. J’espère qu’il s’agissait pour elle d’honorer une promesse de visite antérieure à sa nomination à ce poste. Sinon, elle aurait fait montre ici d’un certain manque de sens politique et surtout d’une confiance excessive dans ses capacités. Le conflit israélo-palestinien dure depuis plus de soixante ans et n’est hélas pas à la veille d’être réglé. Il aurait assurément pu attendre quelques semaines de plus pour voir notre pays tenter de jouer les bons offices. Résultat de cette visite à Gaza, même si Alliot-Marie n’y pouvait mais, l’image de la France se trouve une fois de plus écornée.

Pour ce qui est de son précédent fait d’armes, je m’étonne de ce que, à ma connaissance, aucun des journalistes, commentateurs ou politiques subissant les mensonges des défenseurs de MAM, n’ait songé à poser une question aussi simple, que j’évoquais il y a quelques jours : notre Ministre a proposé une assistance à la Tunisie et à l’Algérie. La chute du régime Ben Ali a rendu cette offre caduque pour la Tunisie. Mais, à moins d’une nouvelle surprise, elle demeure valable pour l’Algérie. Lui a-t-elle été faite de façon formelle ? Si non, pourquoi ? Si oui, a-t-elle été acceptée et où en est-on dans les éventuelles négociations ?

Fort heureusement, l’actualité nous ménage parfois d’heureuses surprises. Ainsi la commission des lois du Sénat a assoupli le projet de loi sur l’immigration. De son côté, l’Assemblée nationale a obtenu de le retrait de cette fameuse audition libre, comble de la tartufferie. La garde à vue ayant été déclarée contraire au droit européen, on la met aux normes et, par une de ces astuces sémantiques dont nos gouvernants sont friands, les personnes retenues par la police peuvent, en toute liberté et sans aucune pression, choisir l’audition libre qui, elle, « bénéficie » de ce qui avait conduit à réviser la garde à vue.

J’ai entendu un responsable de la police nous expliquer avec des sanglots dans la voix (là, j’exagère un peu) qu’il deviendrait ainsi plus difficile de faire avancer les enquêtes. Osait-il ainsi prétendre que, en huit ans, le nombre des garde à vue ayant été multiplié par trois, le taux d’élucidation des affaires a lui aussi été multiplié par trois ?

Autre bonne surprise : Jean-Marie Messier, l'ancien président de Vivendi Universal a été reconnu coupable d'abus de biens sociaux et fausses informations aux marchés et condamné à trois ans de prison avec sursis. Sans bien sûr vouloir attenter au caractère sacré des décisions de justice, j’attends toujours qu’on m’explique pourquoi, à la différence des voleurs en costume et cravate, les voleurs de pommes n’ont que trop rarement droit au sursis.