Concepts et Méthodes
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Les tests d’utilisabilité constituent une des méthodes les plus efficaces pour évaluer l’ergonomie des logiciels et des sites web car ils fournissent des informations directes sur la manière dont les utilisateurs utilisent une interface et sur les problèmes concrets qu’ils rencontrent.
Toutefois, les tests d’utilisabilité, qui empruntent à l’origine leur méthodologie aux expérimentations contrôlées menées dans le domaine de la recherche, sont souvent jugés trop lourds et trop coûteux à mettre en œuvre dans le contexte de l’industrie.
C’est la raison pour laquelle des tests d’utilisabilité « simplifiés » sont souvent utilisés comme une alternative moins coûteuse et plus facile à mettre en oeuvre (un chapitre y est par exemple consacré dans le livre de Steve Krug, « Don’t Make Me Think »). Ces tests impliquent moins d’utilisateurs que les tests traditionnels, sont davantage orientés sur l’observation de données qualitatives que sur la mesure de données quantitatives et peuvent être menées sur des maquettes, même papier crayon.
Si cette démarche est pertinente et efficace, il existe cependant un risque d’en déduire qu’un type de test peut remplacer l’autre, alors qu’il s’agit en fait de deux types de tests répondant à des objectifs différents.
En effet, à la distinction qui est faîte entre des tests formels mais coûteux et des tests moins formels mais plus économiques, peut répondre en écho la distinction entre les tests d’utilisabilité dits « formatifs » et les tests d’utilisabilité dits « sommatifs ».
Les tests d’utilisabilité formatifs (formative usability tests en anglais) sont utilisés dans le cadre d’une conception itérative, dans le but de détecter d’éventuels problèmes d’utilisabilité qui pourront être pris en compte lors de la prochaine itération de conception. Ils peuvent être réalisés à partir de maquettes statiques, les mesures effectuées sont essentiellement qualitatives (problèmes de compréhension, inadéquation entre l’interface et la tâche etc.) et un nombre de 3 à 5 utilisateurs par itération est suffisant.
Les tests d’utilisabilité sommatifs (summative usability tests en anglais) sont quant à eux destinés à mesurer de manière fine l’adéquation d’un produit à des exigences d’utilisabilité spécifiques, dans un contexte d’utilisation donné. Ils doivent être réalisés sur une interface ayant un comportement fidèle à celle du produit final, permettent de mesurer des aspects quantitatifs (temps de réalisation des tâches, nombres moyens d’erreurs etc.) et requièrent entre 12 et 20 utilisateurs par test.
Compte tenu de leur différence de finalité, il paraît important que le choix entre l’un et l’autre de ces tests soit fonction de leurs objectifs et de leur contexte et non pas seulement des ressources disponibles.
Il est par exemple impossible de valider une exigence ergonomique de rapidité de réalisation d’une tâche à l’aide d’une maquette statique et/ou d’un faible nombre d’utilisateurs. De la même manière il serait contre productif de conduire des tests d'utilisabilité contraints par une méthodologie formelle en phase de conception.
Bien entendu un continuum peut exister entre les méthodologies des tests formatifs et sommatifs, qui permettra de définir des méthodologies adaptées à des contextes spécifiques.
Note : Pour plus d’informations sur les différences entre ces deux types de tests vous pouvez consulter le tableau comparatif de notre parole d’expert sur le sujet : http://www.auditweb.net/conseils/test_utilisabilite_formatif_vs_sommatif.html