Depuis 2009, les élèves des classes de CM2 doivent se soumettre en début d'année civile à une série de tests visant à estimer le niveau des élèves avant une entrée au collège. Ces évaluations permettraient de cibler plus vite les enfants en difficultés afin de leur proposer du soutien scolaire. Une mesure très contestée par les parents d'élèves et les syndicats enseignants.
Depuis lundi et toute la semaine, plus de 700 000 petits écoliers de CM2 doivent plancher sur différents tests en français et mathématiques. Les enseignants s'attelleront ensuite à une notification binaire de ces résultats.
Les "10 grandes compétences"
Entre lundi et vendredi, l'ensemble des classes de CM2 du privé et du public est appelé à passer des tests identiques. 100 questions portant sur le français et les mathématiques et 10 grandes compétences à évaluer :
- lire, écrire, vocabulaire, grammaire, orthographe
- nombres, calculs, géométrie, grandeurs et mesures, organisation et gestion de données.
Selon Jean-Michel Blanquer, ces évaluations sont "utiles pour le système éducatif, car cela permet d'avoir des évaluations à toutes les échelles et des éléments de comparaison d'une années sur l'autre". D'après le directeur général de l'enseignement scolaire (Dgesco), les tests permettent aux enseignants d'instituer des stages de mise à niveau et une aide personnalisée sous forme de soutien scolaire.
Les équipes pédagogiques sont amenées à noter les évaluations de leurs élèves selon un système binaire :
- bonne réponse (réussie partiellement avec erreur ou sans erreur)
- mauvaise réponse
- absence de réponse.
Ensuite les résultats sont donnés aux familles puis sous forme de statistiques nationales, par académie et par département.
Boycott et publication sur internet
Pour la troisième année consécutive l'évaluation de CM2 est contestée par les syndicats enseignants et les parents de la FCPE. Contestations envers le système de notification binaire qu'ils jugent inintéressant, et du risque de mise en concurrence des établissements par la publication des résultats et du calendrier.
En effet ces tests portent sur l'ensemble du programme de l'année et non sur le premier trimestre; certaines notions n'ont donc pas encore eu le temps d'être communiquées et assimilées par les enfants. Conclusion cela ne peut être ni un bilan ni un diagnostic des compétences.
Les syndicats appellent donc à un boycott des évaluations et du dispositif et la FCPE à un blocage via la non-restitution des résultats aux académies. Derrière l'intransigeance du calendrier certains syndicats y voient un examen de passage pour l'entrée en 6ème.
Dimanche dernier, on pouvait trouver sur le Net et le site Evaluator la publication des 100 questions. Une démarche de contestation à l'initiative de parents d'élèves de Haute-Savoie et du syndicat d'enseignants SNUipp-FSU de la Meuse. Une façon ironique et radicale de mettre tous les élèves sur un pied d'égalité !
Cette démarche a été de suite vivement contestée par Luc Chatel et jugée "inadmissible".
Dans une société où la compétition semble avoir la dent dure, il serait bon d'épargner à nos enfants une entrée trop active dans la "vraie vie" et leur transmettre plutôt les notions d'entraide, de partage ainsi que le développement de ses capacités propres. Belle et vaste utopie...