Je ne me souviens plus très bien comment j'en suis arrivé à tomber sur ce disque (sans doute en fouillant parmi les nombreux blogs spécialisés). Je me rappelle par contre très bien qu'il ne m'a
fallu que quelques minutes pour me faire un avis sur la musique de ce canadien prénommé Graham Van Pelt, et qu'en moins de deux cet album s'est retrouvé dans mon panier virtuel,
prêt à me rejoindre tandis que je m'impatientais de pouvoir enfin l'écouter dans sa totalité, autrement qu'à partir d'un lecteur mp3 passable, assis confortablement face à mes 2 enceintes,
heureux de monter le son à souhait pour savourer ces superbes envolées vocales et harmoniques qui avaient su si rapidement me séduire.
Disons le clairement, en dépit de l'appellation du groupe, Miracle Fortress, ce "Five Roses" n'a en somme pas grand chose de miraculeux. Contrairement aux ambitions clairement affichées (et
néanmoins ambitieuses), je ne me permettrai donc pas d'en écrire plus qu'il n'en faudrait pour tenter de vous persuader de la qualité de celui-ci. Je resterai donc le plus objectif possible et
ferai en sorte de ne pas trop extrapoler mon propos, au risque de le voir tomber dans le pathos d'un style trop caricatural qui risquerait plus de nuire à l'objectivité de mon écoute qu'à mon
envie de vous le faire partager en toute simplicité.
Même si Miracle
Fortress se présente sur scène comme un groupe à part entière (Nathan Ward, Adam Waito, et Jessie Stein l'accompagnent), il s'agit d'abord et
avant tout de l'oeuvre de Graham Van Pelt, jeune multi-instrumentistes canadien (du côté de Montréal), que certains connaissent déjà pour l'avoir entendu au sein de Think About Life fondé avec le batteur Matt Shane en 2005. L'envie pour lui d'expérimenter d'autres choses, de se surprendre
en ne travaillant que sur ses propres productions, le pousseront à suivre un chemin parallèle mais finalement très éloigné de ce qu'il écrivait jusqu'ici. Le public visé n'est d'ailleurs plus du
tout le même; on passe d'un électro/punk festif à une musique beaucoup plus personnelle et plus posée, sorte de pop moderne teintée de psychédélisme. Pour la petite histoire, il produisit d'abord
un EP de 5 titres auto-diffusé, Watery Grave, qui l'emmena à collaborer rapidement avec le le label Secret City Records pour qui il enregistrera ce très bon "Five Roses" (remarquez ma sobriété),
qui fut lancé en mai 2007 en Amérique du Nord, puis en septembre de la même année dans le reste du monde.
12 pistes, un peu moins de 45 minutes à écouter, et autant de plaisir à passer en sa présence, voilà bien les mots les plus simples pour en parler brièvement. Et comme pour en ressentir la
quintessence même, rien ne prévaut plus que les explications de son auteur, je reprends ici les propos de Graham Van Pelt tenus lors de son passage obligatoire face à des journalistes pour en
faire la promotion (apparemment pas assez pertinente compte tenu du peu d'intérêt de la presse d'alors).
«La plupart de ces chansons sont venues et se sont intégrées les unes aux autres naturellement. Il ne m'a suffi que de trois mois pour compléter le processus. J'enregistrais constamment en studio
tout en complétant les compositions. C'est dans ce contexte que je suis le plus à mon aise. Je fais de la recherche de sons, je réécoute les essais et je constate au fur et à mesure ce qui se
démarque».
«Je n'ai aucune difficulté à me considérer comme un ingénieur, poursuit ce musicien perfectionniste. Je l'assume sans détour. Sur cet album, j'ai travaillé avec un vieux modèle Casio. Tous les
sons ont été fabriqués à partir de cet instrument. J'aime trouver le son précis que je veux en manipulant ou en transformant celui-ci et être ouvert aux imprévus. Il n'y a pas vraiment de limite
dans cette opération».
«Je n'avais pas une idée précise au départ, résume-t-il. Je ne voulais pas recréer le son typique des Beach Boys ou des Beatles. Par contre, j'ai toujours été un admirateur de la pop des années
60 et 70 et j'en consomme beaucoup. Je voulais être fidèle aux méthodes qui se cultivaient en studio à l'époque. Je me suis beaucoup renseigné sur leurs techniques d'enregistrement tout en
restant attentif à certains éléments plus modernes que je pouvais intégrer».
Il poursuit : «Je ne voulais pas écrire de manière trop réfléchie et trop cérébrale, ajoute Van Pelt à propos des paroles de ses chansons. Il fallait quelque chose de très spontané, des textes
qui ne prennent pas trop d'importance sur la musique. C'était l'idéal pour s'attarder sur les petites choses de la vie, une perception naturelle de certaines facettes, quelque chose d'intuitif et
de rafraîchissant qui libère en même temps».
Tout est dit. Ne vous reste plus qu'à vous faire un avis.