Lumières « Organiques »

Rejetant les formes construites sur des a-priori hérités de la tradition, l’architecture « organique » entendait repenser les rapports entre l’être humain et son environnement bâti. on l’associe souvent à des bâtiments construits sur des prémisses non-euclidien (le rejet des volumes cubiques) et des relations topologiques à l’espace (rapports définis par des notions de proximité, d’éloignement, de continuité plutôt que des rapports de proportion numériques). Donc, l’architecture organique est plutôt sphérique, onduleuse, même si la maison sur la cascade de Frank Lloyd Wright, qui passe pour être l’inventeur de ce concept, est furieusement carrée : elle s’appuie sur d’autres registres (intégration du mobilier, continuité intérieur-extérieur) pour réaliser l’intégration organique. On sait aussi qu’organic désigne en anglais la nourriture bio, parce que fait à partir d’engrais naturel, mais c’est une autre histoire.

photo © Rafael Vargas

L’organique, donc, dont je me demande pourquoi j’en parle – attendait sa transcription en lumière. Ce fut chose faite en 2008, lorsque l’agence d’architecture Capella Garcia installa « Heaven » à l’occasion de l’évènement Casa Décor à Barcelone pour le compte de la compagnie Resyrok. L’installation faite de textiles tendus rétroéclairées prenait place dans un petit vide urbain, des parois vinyles déployaient un univers courbe, onirique sans doute, pas droit assurément.

photo © Rafael Vargas

Voilà la description du projet par son concepteur, exclusivement pour 5000K par Google trad « »Heaven » invite le visiteur à Voyage le long d’un tunnel de révéler les nombreuses possibilités du matériau. Il y a deux ouvertures dans la façade: l’un d’eux, qui se présente pour vous recevoir, est l’entrée, et l’autre, qui semble se retirer de vous, est la sortie. L’éclairage intérieur ne cesse de changer de couleur et d’ombre, ce qui rend la membrane en plastique dans quelque chose de vivant. Comme vous vous entrez passer par un grand dôme, où une lampe oscillante pend comme une amygdale. Dans un seul endroit, la matière plastique au fini glacé ressemble à un mur peint et reflète la lumière, dans un autre, le même matériau, mais cette fois avec un fini translucide et éclairé par derrière, se transforme les murs dans un grand feu qui continue à prendre sur différentes couleurs, grâce à un système électronique de LED-programmé [RGB]. Lorsque vous arrivez à la fin, les murs noirs de rendre l’espace disparaissent, et dans l’obscurité l’image en mouvement d’un incendie se dégage et disparaît derrière la surface du matériau microperforé, trompe l’œil et produisant un effet hyper-réaliste. En face de l’image, dans la zone centrale, un mur entier est rempli d’une vidéo projetée du fond de la mer en perpétuel mouvement, donnant la sensation d’être immergé sous l’eau. En continuant vers la sortie vous arrivez à une fenêtre ovale où la matière devient semi-transparent, et à travers elle on peut voir un rideau de feuilles d’automne en silhouette, en mouvement constant grâce à un ventilateur.

Il a été comme un voyage à travers un espace organique, une série de paraboles, des formes déformés qui serait impossible à faire dans n’importe quel autre matériau. Quand il est descendu, toute l’installation s’intégrera dans un petit étui léger. Cette matière plastique évite la nécessité de construire des murs et plafonds de plâtre et de peinture, ne nécessite pratiquement aucun entretien et est très rapide à installer. Sa légèreté signifie qu’il est facile à transporter et il est totalement démontable et recyclable. Dans l’ensemble, une bonne option pour l’éco-conception et le développement durable ».