Bernard Carayon, profession : député UMP du Tarn et… «Père fouettard»

Publié le 21 janvier 2011 par Kamizole

Jusqu’à hier soir et au vu d’un titre de 20 minutes Des parents portent plainte contre un député UMP qui a giflé leur fils de 12 ans qui ne pouvait manquer d’attirer mon attention, je ne connaissais nullement l’existence de Bernard Carayon dont j’apprends qu’il est député UMP¨du Tarn et maire de Lavaur. Et qu’il a la main leste…

Pour défendre son paltoquet de fiston qui ne supporte pas de se faire bousculer quand il joue au football et être traité de «fils de pute»… Certes, ce n’est sans doute pas de la dernière élégance mais c’est – hélas ! – devenu fréquent. Je ne pense pas que Bernard Carayon de Lagaye eût été plus courtois quand il fit les beaux jours du GUD – extrême droite étudiante – selon ce que je lis sur sa très intéressante fiche (plutôt “promotionnelle”) sur Wikipedia.

Il en a gardé les méthodes. Ainsi, une expédition punitive au domicile du coupable. Non seulement, il lui a fichu deux baffes mais «Il l’a fait mettre à genoux devant son fils et son copain pour présenter des excuses», raconte la mère, qui précise avoir puni son enfant parce qu’«il n’a pas à proférer des insultes», Mais, “ces gens-là”, certainement aussi bien éduqués que Carayon ont le tort d’être des portugais, quand bien même seraient-ils nés en France et sans doute pas des va-nu-pieds puisque habitant à une portée de fusil de l’avenue de Breteuil et que les deux marmots jouent au football dans un club chicos.

Mais peu importe pour Carayon dont la vulgate facho revient au grand galop : quand les parents sont allés lui demander des explications, il n’a rien trouvé de mieux que leur répondre : «Nous les Français, on est des gens très droits». Un petit relent “d’identité nationale” pour la route…

C’est bien entendu aussi répugnant que confondant de connerie. Les ressorts de la nature et de la psychologie humaine étant les mêmes sous toutes les latitudes, nous trouverons sans doute la même proportion de gens super-tordus aussi bien en France que sous toutes les latitudes. L’intelligence – et surtout celle du cœur – interdit d’être raciste et xénophobe.

Et vous savez quoi ? Avec son sourire satisfait, carnassier et légèrement en coin, il me fait irrésistiblement penser au “vicomte” tout aussi droit dans ses bottes de hobereau. Pourtant, une sale affaire – viols du cadet par son grand frère qu’ils ont bien essayé d’étouffer - a défrayé dernièrement la chronique de cette famille très “prout-prout-ma chère”. C’est bien joli de donner à tout le monde des leçons de rectitude morale et de stigmatiser la dissolution des moeurs… Encore faut-il avoir le nez très propre. «Qui se sente morveux qu’il se mouche» (Molière).

Les explications de Bernard Carayon valent leur pesant de cacahuètes. «Je suis allé au domicile des parents qui n’habitent pas très loin de mon domicile. Ces derniers n’étaient pas là, mais il y avait le jeune». Il a donc sermonné» le garçon, qui «tremblait», et lui a «demandé de s’excuser». «Je lui ai donné une claque», estimant que «n’importe quel père l’aurait fait».

Peut-être devrait-on rappeler au député – censé participer à l’élaboration des lois – que nul n’est autorisé à se faire justice soi-même. Surtout envers des enfants sans défense. Je trouve ridicule la levée de boucliers des bien-pensants contre les claques et fessées. Comme j’étais loin d’être un parangon d’obéissance et que ma mère avait la main plutôt leste, j’en ai pris ma ration mais j’avoue qu’à quelques exceptions près, je les avais amplement méritées. Tout est question de proportion. Les enfants battus et autres petits martyres, c’est tout autre chose. Mais mes parents n’auraient jamais admis qu’un adulte, qu’il soit enseignant ou parent d’un autre enfant, nous flanquassent une baffe.

De toute façon, bien que petite, j’étais tout à fait de taille à me défendre et je réglais mes comptes moi-même. Ce n’est pas pour rien que l’on m’avait surnommée la «judokate» dans le quartier des Acacias où j’ai passé une partie de mon enfance orléanaise