QUALIFIE POUR 6 EUROS, IL REMPORTE LE SUPER SATELLITE DE LYON
Laurent Morel est un amateur comme il en existe des milliers en France. Le poker, il l’a découvert comme beaucoup en regardant les diffusions du World Poker Tour sur Canal Plus. Depuis, Laurent et ses amis se retrouvent chaque semaine pour une petite partie aux enjeux minimes. « 5, 10 € tout au plus. L’important, c’est de partager un bon moment ensemble. Le poker est une formidable excuse pour se retrouver » plaisante celui qui n’a pas encore tout à fait réalisé la portée de son exploit.
Novembre 2010. Laurent participe à un satellite sur le site en ligne du casinotier français. Inscription : 6 €. Il termine à la première place et obtient son ticket pour le Super Satellite de Lyon. Un vrai tournoi live, Laurent en rêvait : « Avant Lyon, je n’avais jamais eu l’occasion de jouer dans un casino. Me qualifier pour ce Super Satellite, je n’y croyais pas trop ».
« Objectif : passer le Jour 1 »
C’est donc sans pression que Laurent Morel se rend au Lyon-Vert. Sur la ligne de départ : 333 joueurs parmi lesquels de nombreux professionnels comme les membres de la Team Partouche Bruno Launais, Alain Roy et Antonin Teisseire. Au milieu de ces pointures, notre amateur ne se fait guère d’illusion : « Je n’ai pas leur niveau technique. Je ne peux pas me battre avec les mêmes armes ».
Les armes de Laurent ? « De la patience et beaucoup de concentration ». A la fin du Jour 1, plus de la moitié des joueurs sont éliminés. Laurent est toujours là, en milieu de peloton. « Mon objectif était de passer le premier jour pour profiter au maximum de ce week-end. Le reste, c’est que du bonus ».
Jour 2. Les heures passent, les éliminations s’enchainent. Bientôt, ils ne sont plus que 50 pour 33 tickets. « C’est à ce moment là que j’ai vraiment commencé à y croire » confesse Laurent. Le rythme ralentit à mesure que la bulle approche. Parmi les chipleaders, un certain Constant Rijkenberg. Ce jeune hollandais de 22 ans s’est fait connaitre en 2009 en remportant l’EPT San-Remo. Aujourd’hui, Constant est en pourparlers avec le Groupe Partouche pour prendre les rênes de la Team Pro. En attendant, il relance toutes les mains et profite de l’apathie générale pour accroitre son avance.
Quand le destin s’en mêle
A la table du hollandais, Laurent Morel s’impatiente. « Rijkenberg ne nous laissait pas respirer. Alors quand j’ai découvert As-Valet, j’ai décidé de jouer le coup à fond ». Sur un flop hauteur 8, Constant annonce tapis. Laurent réfléchit quelques secondes et paie. « Sincèrement, j’ai très mal joué et la fatigue m’a fait prendre de mauvaises décisions. Sur ce coup, je paie parce que je suis persuadé que mon adversaire n’a rien et veut arracher le pot ». Constant montre une paire de 10 et part largement favori. La suite, vous la devinez : « A ce moment, je prie pour voir un as ou un valet à la turn. Le valet sort et me permet de pouvoir attendre l’éclatement de la bulle sereinement même si je ne suis pas très fier sur le moment ».
Le week-end de Laurent prend dès lors des allures de conte de fée. Déjà assuré de sa place pour la grande finale du Partouche Poker Tour, il se bat désormais pour le prizepool complémentaire de 40.000 € ainsi que pour l’un des 4 packages WSOP mis en jeu. Et puisque rien ne semble pouvoir contrarier les plans du destin, notre amateur se glisse en table finale pour finalement l’emporter après plus de 20 heures de jeu.
Bilan du week-end pour Laurent Morel : 1 ticket d’une valeur de 8500 € pour la finale du Partouche Poker Tour, 1 package 10.000 € pour le Main-Event des WSOP ainsi qu’un joli chèque de 20.451€. « Aujourd’hui encore, j’ai beaucoup de mal à réaliser. Obtenir tout ça à partir de seulement 6 €. C’est un vrai miracle ».
Fin février, d’autres Laurent Morel se retrouveront au Pasino d’Aix-en-Provence et écriront à leur tour l’histoire du Partouche Poker Tour.
N.S