Un jour je suis tombée follement amoureuse, intellectuellement parlant, de David Abiker. Oui j'étais jeune mais je regardais Arrêt sur Images. Il y a quelques temps, on a eu l'excellente idée de m'offrir son premier livre, dans la foulée j'ai lu le reste.
Mais avec ce premier tome nous sommes projetés dans le cerveau de l'homme moderne, celui qui a subi les brusques changements dûs à l'émancipation de la femme, de sa femme.
Expliquant comment, elle, cadre sup' excellente dans tout ce qu'elle touche et irradiant de sa perfection ceux qu'ellle approche, a pris le pouvoir au sein de son couple, l'auteur s'interroge longuement sur sa place au sein du couple (voire parfois de son utilité (de l'homme, pas du couple) )
En fait, je suis convaincue par son ton aux limites du cynisme et tellement accessible pourtant. Le livre se dévore littéralement, chaque anecdote est un délice de dérision de la situation de l'homme. Et loin d'être nombriliste, l'auteur se prête au jeu de la critique sociale sans méchanceté mais avec mordant et ça fait parfois mal, écornant le populaire et stigmantisant l'élitiste.
On devrait créer une télé pour les faits-divers et les victimes. Ca désengorgerait les rédactions et les familles auraient leur cassette vidéo à se repasser le soir au coin du feu. Les ministres aussi. Je dois manquer de coeur, d'écoute, de compassion, de compréhension, de psychologie.
Je ne dois pas être philanthrope.
Cela dit, je suis dur avec la télé, car une à deux fois par an, un programmateur fou propose un documentaire, quelque chose d'intéressant, sans larmes, sans confession, sans psychologue, sans intérieur de rêve, sans pédophile et sans enfant à problèmes.
Parfois de mauvaise foi,
Mais je sentais le pouvoir m'échapper.
quand est-ce arrivé?
Je ne sais plus, je me souviens juste de la phrase qui a tout déclenché :
- Laisse je vais le faire, elle a dit en soupirant.
Bien sûr, je l'ai laissée faire. J'ai bien fait car elle s'en occupait mieux. Ma femme lave plus blanc. C'est un fait. Lénine a perdu peu à peu le contrôle du Parti en abandonnant la nomination des cadres à Staline. Moi j'ai abandonné les lessives à ma femme et j'ai perdu le contrôle de ma vie.
Quand on lâche la lessive, on est cûit.
En définitive, j'aime car c'est simplement brillant.
Quatrième de couverture:
" Au début, je croyais qu'un métrosexuel, c'était un type qui avait un sexe suffisamment gros pour le montrer dans le RER en déployant, tel un albatros, les pans de son imperméable. Je me trompais. Un métrosexuel est un type qui va au salon d'esthétique en plein samedi après-midi parce que ni sa femme ni ses filles n'ont envie de l'emmener voir un match de foot féminin. Voilà la vérité. " Manuel de lâcheté conjugale, traité de puériculture déjanté, livre noir de la société maternante, lettre d'amour tachée de gras, bible du père martyr, cahier de tendances pour homme-parasite, pamphlet lubrique et séditieux... Le musée de l'homme est tout cela à la fois. Dans ce récit hilarant, l'auteur, un jeune père de famille déjà fatigué, cède la place et les commandes aux femmes de sa vie avec un masochisme et une jubilation d'une lucidité déconcertante.