En faisant de l'homme le responsable indubitable du réchauffement climatique, d'ailleurs en panne depuis une dizaine d'années, après quelques dixièmes de hausse de la température moyenne, le GIEC lui attribue un rôle démesuré dans le climat, pourtant en continuel changement depuis que la Terre existe.
Cet orgueil humain, trop humain, n'est pas sans rappeler, en négatif, la croyance déçue que les hommes, grâce à la science, domineraient un jour la nature et qu'ils seraient comme des dieux.
L'Histoire permet de ramener l'homme à plus d'humilité. L'auteur rappelle cruellement, par exemple, ce n'est pas vieux, que dans les années 1970, l'alarmisme se portait tout aussi bien qu'aujourd'hui, parfois par la bouche des mêmes, mais que l'on craignait alors un épouvantable refroidissement dû aux aérosols... alors que commençait justement un réchauffement.
Les préjugés et la rectitude intellectuelle ne font pas bon ménage. C'est pourtant un préjugé qui est à l'origine de la création du GIEC :
"Le GIEC a pour mission d'évaluer, sans parti pris et de façon méthodique, claire et objective, les informations d'ordre scientifique, technique et socio-économique qui nous sont nécessaires pour mieux comprendre les fondements des risques liés au changement climatique d'origine humaine, cerner plus précisément les conséquences possibles de ce changement et envisager d'éventuelles stratégies d'adaptation et d'atténuation."
Le dogme du changement climatique d'origine humaine est clairement énoncé ici, dès le départ. Tous ceux qui le mettront en doute seront dorénavant considérés comme hérétiques, auxquels seront réservés les châtiments systématiques qu'ils méritent : marginalisation, refus de publication et de ressources, discrédit, dénigrement etc.
Hacène Arezki explique comment le GIEC fonctionne et notamment comment le rapport d'évaluation devient rapport de synthèse, puis résumé à l'intention des décideurs. Chaque étape permet d'épurer la matière originelle pour lui donner une tournure plus consensuelle et plus politiquement correcte, et toujours plus éloignée des contributions sur lesquelles ces documents sont censés s'appuyer.
Le rapport avec la science ? Lointain donc. Quand tout est fait pour conforter le dogme et écarter la moindre note discordante, il ne faut pas s'étonner du résultat obtenu, divergent. Le but n'est-il pas de soutenir mordicus que le changement climatique que nous connaissons n'a pas eu de précédent, en passant sous silence les alternances de réchauffements et de refroidissements qui jalonnent même le XXe siècle et, de toute façon, l'histoire de la Terre depuis ses débuts, et en tirant des conclusions acrobatiques à partir de données incertaines et corrigées pour servir la bonne cause ?
L'auteur revient ainsi sur la fameuse crosse de Hockey de Michael Mann qui est pour le coup complètement discréditée, sans que ne soit remis en cause le réchauffement climatique extraordinaire qu'elle prétendait illustrer; sur l'occultation de l'optimum médiéval et du réchauffement qu'a connu l'Arctique dans les années 1920-1940, qui sont bien gênants pour la thèse d'un réchauffement global sans précédent ; sur les problèmes que pose l'élaboration d'une température moyenne, dont la précision au dixième est à mettre en regard avec les conditions de récolte des données; sur l'Antarctique dont la superficie augmente, si, dans le même temps, se réchauffe sa péninsule, qui ne représente que 2% de cette superficie etc.
Hacène Arezki souligne que le dérèglement climatique, en l'absence de réchauffement depuis 10 ans, a pris le relais pour effrayer les foules. C'est l'occasion pour lui, arguments à l'appui, de s'attaquer aux mythes de la disparition du Gulf Stream et de son prétendu rôle; de montrer que la hausse du niveau de la mer est chose plus complexe qu'on ne croit et que les périodes les plus froides sont celles qui génèrent les épisodes les plus violents, ce qui contredit les conclusions du GIEC, mais conforte la théorie des Anticyclones Mobiles Polaires du regretté Marcel Leroux.
Enfin Hacène Arezki ne se gêne pas pour reproduire les courbes, de 1870 à 2000, des températures et des concentrations de dioxyde de carbone d'une part, et des températures et de l'activité du Soleil représentée par le nombre de taches solaires d'autre part. D'un côté une corrélation douteuse, à l'exception des trois dernières décennies du XXe siècle, de l'autre une véritable corrélation, d'un bout à l'autre.
Certes "constater une corrélation forte entre deux paramètres ne suffit pas à établir un lien de cause à effet entre eux", dit Hacène Arezki. Mais celle des températures et de l'activité solaire a peut-être mis sur la voie d'une alternative scientifique à la thèse dominante :
"Si le flux de rayons cosmiques, qui peuvent fournir des noyaux de condensation et donc avoir une influence sur la formation des nuages, est modulé par l'activité du Soleil via le "vent solaire", alors on peut envisager que celle-ci, en contrôlant partiellement la nébulosité, même de quelques pourcents, peut jouer un rôle dans le bilan radiatif de la Terre, comparable à celui attribué au forçage des gaz à effet de serre anthropiques."
La recherche avance maintenant dans cette direction et pourrait bien aboutir, au grand dam des tenants du dogme réchauffiste. Qu'importe leur susceptibilité, l'important n'est-il pas, après tout, de rechercher la vérité ? Car :
"Rien de neuf et de viable ne peut être construit sur une base mensongère."
Francis Richard