Je ne vais pas vous raconter mon dernier week-end dans le détail mais sachez une chose : il était parfait ! Il y a eu un peu de stress à un moment donné mais, pour le reste, ce fut papotage, balades, fête et retrouvailles le tout dans la bonne humeur et sous un air printanier… Que demander de plus ?
Ainsi, en cette fin de dimanche, je me suis quand même motivée pour aller voir une expo : il était temps, je ne savais pas ce que j'aurai bien pu vous écrire sans ça ! J'ai donc filé à La Chambre lieu exposant de la photographie contemporaine. Il me restait moins d'une heure pour voir l'expo « Sirio Magnabosco // a serie of unexpected meditation ».
Sirio Magnabosco, photographe italien résidant à Berlin, vole dans cette série des instants aux personnes qu'il prend pour sujet. Dans presque chacune des vues qu'il propose, il y a des figures humaines qui nous tournent le dos. Il les capture dans un moment où elles semblent concentrées sur ou en elles-mêmes. Je m'interroge : qu'attendent-elles ? À quoi pensent-elles ? Que ressentent-elles ? Et aussi, ont-elles conscience d'être prise en photo ? Je n'ai, hélas, pas de réponses à ces questions, je ne peux que me perdre en conjectures.
Quelques photos exposées à La Chambre ont la particularité de ne pas montrer de figures humaines. L'une d'elles présente un feuillage automnal pris en contre-plongée ; une autre, un oiseau dans un ciel sombre et la dernière montre une étendue d'eau dans les remous de laquelle nous pourrions être tentés de plonger. À l'instar des autres œuvres, ces dernières nous invitent à les observer et à s'y perdre jusqu'à atteindre un état de solitude dans lequel il est alors possible de penser et de se recentrer sur soi-même.
Ces photographies invitent à la contemplation et à la réflexion sur des moments captés, capturés, dérobés... On ne sait ce qui se passait avant que ces moments soient figés sur la pellicule (ou carte mémoire) ni ce qui s'est passé après. Cette suspension du temps permet de conserver cet état songeur dans lequel les sujets photographiés sont plongés, elle nous projette aussi vers nos propres questionnements et nous rappelle ce besoin que nous avons parfois de méditer sur ce qui a ou n'a pas eu lieu, sur ce que nous souhaitons ou non, sur nos choix, nos désirs mais aussi nos regrets.
Quelques peu mélancoliques, ces photographies n'en restent pas moins les témoins d'instants au fond très intimes qui pourraient être les nôtres... N'est-ce pas ?
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Expo du 14 janvier au 6 mars 2011 à La Chambre / 4, place d'Austerlitz / 67000 Strasbourg
Du mercredi au dimanche de 14h à 19h / Nocturne le jeudi jusqu'à 20h