Il s’agit d’un proviseur du Nord, cité par l’AFP (ne cherchez pas, c’est repris par plusieurs journaux tel quel) qui se nomme Michel Ascher.
En fait, les journaux ne se sont pas trop foulés en reprenant le communiqué de l’AFP puisqu’il s’agit d’un proviseur honoraire, une distinction due à sa compétence et à son expérience… au point qu’il ait été promu Chevalier dans l’ordre des Palmes Académiques par François Bayrou, et le 1er octobre 2004 par François Fillon, ministre de l’Education Nationale de l’époque, au grade d’officier dans l’ordre des Palmes Académiques.
« Je reçus cette distinction comme un honneur » avoue-t-il… C’était probablement dans une autre époque, où ce genre de distinction avait encore un prix… Aujourd’hui qu’elle n’en a plus à ses yeux, il a donc décidé de la retourner à l’expéditeur. Motif : son mécontentement face à la logique exclusivement comptable de ce Ministère. Il se déclare en effet « scandalisé » par un décret du 12 novembre 2010 qui institue une part variable dans les primes versées aux recteurs « en fonction des objectifs atteints », parmi lesquels figurent les suppressions de postes.
Cette« part variable » dont le montant pourra aller jusqu’à 45% de la part fixe, représente donc de 0 à 6.840 euros. Au total, un recteur pourra avoir jusqu’à 22.000 euros de prime. « Qu’est-ce que ça veut dire d’agiter 7.500 euros au nez des recteurs s’ils arrivent à supprimer un maximum de postes dans les académies ? »
« Ceci m’a paru tellement scandaleux, que la coupe est pleine, il fallait que symboliquement, je fasse un geste fort »
Ce geste, il l’a fait. Au nom de beaucoup d’autres, je crois, je lui en suis reconnaissant. C’est une partie de l’infamie que nous vivons au quotidien qui se retrouve un peu lavée par son geste.
Merci Monsieur Ascher. Toute mon admiration.
Post-scriptum :
Voici la lettre qu’il a envoyée au Ministre de l’éducation nationale, Luc Chatel. J’en retiens ce passage, qui m’a particulièrement touché :
« Par votre mépris et votre cynisme vous humiliez tous les personnels de l’Education Nationale qui n’en peuvent plus de devoir accomplir leur mission dans des conditions que votre politique à très court terme rend de plus en plus déplorables.
Je ne peux, Monsieur le Ministre que vous transmettre l’expression de ma très profonde tristesse »
J’y joins la mienne. Avec la pointe de révolte qui me caractérise aussi.