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Heavy Rain fait couler beaucoup d'encre depuis sa sortie.
Tout le monde se plait à donner son avis sur le jeu, et parfois au passage, sur
son "ébauche", Fahrenheit.
Tout ça m'a bien donné envie de revenir aux sources...
Si Fahrenheit est un jeu à part et m'a fait vivre quelques uns de mes meilleurs
moments de "petit gamer" (les 3 premières heures principalement !), The Nomad
Soul, première tentative de Quantic Dream et de David Cage, mérite bien plus
que ce statut d'œuvre de jeunesse dont on pourrait innocemment l'affubler.
J'irai d'ailleurs bien plus loin : la première marche vers une révolution
vidéoludique n'est pas Heavy Rain (pour
qui elle a été proclamée autant à juste titre que pour des raisons marketing) :
c'est The Nomad Soul...
L'obsession de Quantic Dream était alors de tout rendre possible : monde ouvert
et exploration, interaction avec un maximum d'éléments de l'environnement,
phases de shoot, phases d'enquête, phases de combat et apprentissage de
techniques de combats, dialogues avec choix multiples, plusieurs personnages
jouables avec leurs propres caractéristiques, bref... du gameplay ! (je
crois bien entendre s'étouffer les détracteurs de Cage, non ?) Même s'il
est vrai au final que la plupart de ces points n'était pas maîtrisé, je n'ai
aucune envie de vous en donner le détail. Tout cela n'a simplement jamais
nui outre mesure à mon expérience, repêchée au delà de toutes espérances par
d'autres aspects plus éthérés voire indéfinissables.
David Cage soulignait dans une interview la naïveté de cette démarche de
pastiche... Possible que l'on puisse en parler de la sorte. Mais qui s'est
risqué à telle entreprise depuis The Nomad Soul ? Pas grand monde...
Bien plus que cette variété, c'est l'atmosphère qui se dégage d'Omikron (monde
où se déroule The Nomad Soul) qui vous prend à la gorge, qui vous absorbe. J'ai
fini Heavy Rain. Ce jeu est somptueux, il m'a marqué voire pire, il m'a
traumatisé à certains égards, mais rien de comparable à ce que j'ai pu ressentir
il y a 10 ans (déjà !) avec The Nomad Soul.
The Nomad Soul est une expérience inoubliable qui porte l'imaginaire,
transcendée par une OST signée Bowie (ah enfin on en parle !), ainsi que -
on ne souligne jamais assez - par un sound design ahurissant. Oyez amis gamers,
qui jamais n'avaient vu Omikron, laissez-vous tenter par The Nomad Soul,
laissez-vous engloutir par Anekbah, Jaunpur et Lahoreh : vous pourriez bien
être surpris par le travail de Quantic...
Quelques screens maison pour finir ! The Nomad Soul n'est pas un jeu à la 1ere personne mais permet de basculer sur cette vue ponctuellement, et ça fait de meilleures "photos" !