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Rencontre avec Sophie Adriansen devant une rame du métro

Par A Bride Abattue @abrideabattue
On change d’année le soir du 31 décembre et on fait des vœux avec la certitude qu’une énergie nouvelle a rechargé miraculeusement nos batteries. A défaut de changer les choses, c’est peut-être notre regard qui aura évolué.
Au seuil de 2011 j’ai rencontré Sophie Adriansen qui a accepté de se poser quelques instants pour jeter un coup d’œil en arrière et répondre à mes questions à propos de son livre, que j'ai chroniqué à la mi-décembre.Rencontre avec Sophie Adriansen devant une rame du métro1. Comment s’est effectuée la sortie de Je vous emmène … ?
Le texte a été finalisé en juin, pour une sortie du livre en librairies début novembre, donc nous étions tranquilles très tôt de ce côté-là. Il nous a fallu plus de temps, en revanche, pour arrêter la couverture avec l’éditeur, car les pistes étaient multiples : photo, illustration, montage…
Rodolphe et moi étions impatients, le temps nous a donc paru bien long notamment en septembre et octobre. Et le jour de la sortie, c’est à peine si nous y croyions, tant nous avions attendu de vivre cela…
2. Comment vous êtes-vous partagé les tâches avec Rodolphe ?
Rodolphe a été davantage sollicité pour la promotion, ce qui est normal, c’est lui qui détient la matière, je n’ai fait que la transformer en livre. En revanche, je l’ai accompagné chaque fois que cela a été possible pour les interviews. J’ai aussi eu droit à mes interviews « perso » … comme celle-ci !
Quant aux signatures, nous les avons faites ensemble, ce qui rend la chose plus agréable et permet de répondre à toutes les questions des personnes que nous rencontrons – car certaines veulent en savoir davantage sur le métro, et d’autres sur l’écriture.
3. En tant que bloggeuse et critique avisée on doit d’autant plus être sensible aux avis. Quel fut le plus positif ? Un négatif ? Une réaction inattendue ?
Dès la sortie, un blog qui chronique les couvertures des livres a parlé de celle de « Je vous emmène au bout de la ligne » de façon un peu négative – mais argumentée. Nous avons donc tout de suite réalisé que l’ouvrage ne nous appartenait plus, que chacun était désormais libre de le juger.
A cette exception près, les avis sont unanimement positifs. Les articles qui m’ont le plus touchée sont évidemment ceux qui, au-delà du sujet, font référence au style. Et le plus étonnant a peut-être été cet article de 3 pages (sur les 8 que compte un numéro) qu’a consacré le quotidien pour jeunes « L’Actu » à l’ouvrage et au métier de conducteur … Mais il est vrai que comme les trains ou les avions, le métro fascine aussi les enfants …
4. L’accueil des collègues de Rodolphe ?
Il a été, il est très favorable. Dans l’ensemble, ils se reconnaissent dans son témoignage, qui exprime ce que certains n’ont pas osé ou pas su dire. Au-delà de ça, le conducteur de métro est une personne qu’on entend peu, mais qui est montrée du doigt quand cela ne va pas, en cas de grève notamment. Avec « Je vous emmène au bout de la ligne », il devient un individu à part entière, et un professionnel de son métier.
5. Est-ce que cela a changé quelque chose dans son travail ?
En pratique, rien mais il est vrai que ses collègues, ou d’autres agents, viennent souvent le voir pour lui parler du livre. Des personnes extérieures à la RATP (des particuliers, des enfants) ont aussi demandé à le rencontrer suite à la lecture de l’ouvrage. Et puis, ses supérieurs ont lu « Je vous emmène au bout de la ligne », avant sa sortie pour certains, alors j’imagine qu’eux ne le voient plus tout à fait exactement de la même manière …
6. Est-ce que tu perçois toi-même les choses différemment quand tu prends maintenant le métro ? Et dans tes activités d’écriture ?
Depuis que je connais Rodolphe, je prends le métro en ayant la sensation d’en savoir un peu plus sur son fonctionnement que les autres passagers de la rame. Ce sentiment est désormais partagé par d’autres, qui me l’ont confié.
Malgré tout, je sais que je parle le même langage que les conducteurs, et cela peut parfois s’avérer utile. Cela a été le cas récemment, lorsque j’ai eu à tirer « mon » premier signal d’alarme, pour une altercation violente entre usagers.
7. As-tu beaucoup voyagé toi-même sur cette ligne 2 ?
Depuis que je vis à Paris, j’habite sur la ligne 2 ; alors oui, je l’ai prise et la prends en tant qu’usagère, et surtout je n’hésite pas, de temps à temps, à faire un détour ou à « attendre » mon conducteur favori pour monter dans sa cabine.
J’aime particulièrement l’endroit où la ligne devient aérienne, après la station Colonel Fabien en direction de Porte de Dauphine. La sensation de sortir de terre pour, l’instant qui suit, dominer la ville et son agitation est à chaque fois aussi incroyable.
Rencontre avec Sophie Adriansen devant une rame du métro8. Ta station préférée (ligne 2 ou pas) et pourquoi ?
Sur le plan esthétique, il s’agit sans nul doute de la station « Arts et métiers » sur la ligne 11 : car si j’aime beaucoup les carreaux de faïence qui sont une des caractéristiques du métro parisien, j’avoue que le revêtement en cuivre de cette station lui donne un cachet fou !
Plus généralement, j’aime le côté « surprise », « intrus » des stations différentes : les décors à Assemblée nationale (ligne 12), le « grillage » à Parmentier (ligne 3), l’hommage à la Déclaration des Droits de l’Homme à Concorde (ligne 12) …
9. Tu nous as surpris avec ce livre au ton un peu « documentaire ». L’idée d’une fiction romanesque ou policière ne t’a –t-elle pas titillée ? pourquoi avoir choisi cette voie-là ?
Que ça me titille est un faible mot ! J’avais écrit plusieurs textes de fiction avant de me lancer avec Rodolphe dans l’aventure de « Je vous emmène au bout de la ligne ». L’un d’eux, un roman intitulé « A sa place », verra d’ailleurs le jour prochainement …
Mais le métro est dans l’ère du temps, c’est indéniable, il suffit de voir le succès du « Métronome » de Lorànt Deutsch : c’est un livre d’histoire, mais l’accroche est celle du métro ! Et puis, c’était l’occasion de concrétiser un projet à quatre mains …
10. Tes projets pour 2011 ou au-delà ?
M’occuper de ce premier « bébé » avant tout ! Le défendre dans les médias, sur les salons, rencontrer ses lecteurs … La vie de « Je vous emmène au bout de la ligne » ne fait que commencer !
Préparer, ensuite, la sortie de mon roman « A sa place », qui devrait être une autre belle expérience.
Et toujours, tenir mon blog, me promener sur des salons du livre, rencontrer d’autres auteurs, lire, écrire …
Je vous emmène au bout de la ligne de Rodolphe Macia, écrit avec Sophie Adriansen, Max Milo, 2010
Pour suivre l'actualité du livre : http://www.auboutdelaligne.fr/
Et celle de Sophie : http://actualitte.com/blog/sophielit/

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