Hirata le chantre de l'anti-yaoï
Pour un auteur réputé sérieux, Hirata s'y montre bien délirant.
C'est le portrait d'une femme forte. Mais alors très forte. Comme Miss Hulk qui manierait le sabre aussi bien qu'Elektra. En plus c'est une formidable mère au foyer (quatre enfants top chrono). Nous sommes au XVIe siècle, il me semble (je ne suis pas très calé en histoire japonaise et je n'ai plus les livres sous les yeux), alors on peut dire qu'en plus elle se montre sacrément en avance sur son temps au niveau de l'affirmation du droit des femmes. Au début de l'histoire elle se marie avec un petit seigneur féodal fauché et pas très finaud.
• première séquence d'anthologie : elle prend son beau-père dans ses bras et court le mettre à l'abri d'une attaque surprise de ninjas. (tome 1). L'effet est hilarant et permet de s'endormir le sourire aux lèvres.
• deuxième séquence d'anthologie : bien que transpercée par de nombreux coups de sabre, elle met en déroute une bande d'au moins dix brigands. Une séquence d'action aussi bien découpée que les sabres y sont tranchants. Frank Miller ne sait plus faire ça depuis longtemps. (tome 1).
• troisième séquence d'anthologie... (tome 2)
J'imagine la tronche des lecteurs de Télérama, convertis à Hirata à cause du pensum sus-mentionné quand ils vont tomber dessus... Oui, car les Japonais aussi sérieux soit-ils semblent posséder un goût du trivial qui dépasse notre entendement, en tous cas le mien, à moi qui suis un homme prude élévé dans la lecture de Tourguéniev.
Un des nombreux fils de l'héroïne arrivé à l'âge de 13 ans est pris d'une frénésie sexuelle gargantuesque et viole toutes les femmes du fief. Le père, nobliau soucieux de l'humeur de ses paysans, explique à son fiston que c'est mal et lui conseille plutôt la méthode de Priape. À laquelle, le fiston obéissant, s'adonne ensuite à longueur de journées dans de grands geysers de liquide séminal (si, si, je n'exagère pas)... Mais ça ne le calme pas vraiment. Il va falloir que sa mère prenne les choses en main...
La deuxième partie du tome 2 est beaucoup moins débile et plutôt finaude au final mais il faut dire que l'auteur y délaisse le fiston queutard pour se rencentrer sur son grand frère qui, lui, s'intéresse aux arts. Ouf.