"Sous l’impulsion de l’Allemagne et de la France, notamment lors du sommet de Deauville des 18 et 19 octobre, la relation OTAN-Russie a donc pris un nouveau départ, avec notamment la décision de coopérer sur la défense antimissile face à une menace commune. J’ai conscience que les modalités de cette coopération devront être étudiées en détail dans les prochains mois. Les premiers contacts qui ont été pris laissent augurer de discussions nourries car, au-delà des déclarations de principe, nos points de vue ne convergent pas encore entièrement.", a ainsi nuancé le ministre devant la Commission de la Défense de l'Assemblée Nationale.
La redéfinition du "concept stratégique" a coïncidé avec le sommet Otan-Russie - ce qui est assurément un signe fort - et d'aucun s'est projeté dans un avenir plus ou moins proche, dans lequel Moscou ferait partie intégrante d'une Alliance étendue à trois continents. Une idée pas tout à fait nouvelle, Vladimir Poutine y songeait déjà au début de son premier mandat. La Russie n'a plus les moyens (financiers) de ces anciennes ambitions et se résout à une politique de rapprochement avec l'Ouest (Réconciliation avec la Pologne, signature du traité Start, appui sur le dossier iranien, aide logistique pour l'Afghanistan et donc, réchauffement des relations avec l'OTAN). Mais Moscou joue cependant habilement ses cartes : en parlant sécurité à la fois avec l'UE (projet de de Comité de sécurité UE-Russie) et avec l'OTAN, elle tente à la fois de conforter ses positions en Europe de l'Est et de conserver sa place d'interlocuteur privilégié des occidentaux en matière de sécurité dans le monde. La "convergence entière" des points de vue n'est pas pour tout de suite.